Du 3 au 7 mai, Tanger a accueilli éditeurs, auteurs de talents et amoureux du livre autour de la Jeunesse. La 21e édition du Salon international de Tanger des livres et des arts a été ponctuée de belles rencontres et de beaux échanges autour de la passion du livre. Dans le Palais des institutions italiennes, les murs racontent les histoires contenues dans les livres exposés. C'est dans ce lieu mythique que s'est tenue la 21e édition du Salon international de Tanger des livres et des arts, organisée par l'Institut français du Maroc - site de Tanger, en partenariat avec l'ATRAC (Association Tanger région action culturelle). Ecrivains, sociologues, historiens, philosophes et artistes venus de France et du Maroc ont fait le bonheur du public, venu nombreux rencontrer, échanger, écouter et se nourrir des débats, dont les sujets pensés par la journaliste et écrivaine Lamia Berrada Berca ont permis de réfléchir sur de nombreux sujets liés à la jeunesse. Comment la jeunesse s'inscrit-elle dans son époque? Comment peut-elle s'engager pour le monde de demain? Quelle est la place de l'art, relativement au lien étroit unissant l'art et l'engagement? Autant de questions auxquelles a répondu un panel impressionnant de personnalités, au gré des rencontres et des échanges avec une jeunesse qui ne demande qu'à créer et être écoutée. Des artistes comme Abdellah Taia, Tahar Benjelloun ou encore Mohamed Hmoudane ont écouté cette jeunesse et leurs propositions artistiques, devant faire d'eux les artistes et les penseurs de demain. Le livre, cet espace de réflexion et de rencontre Le livre permet de s'ouvrir au monde, de se poser les bonnes ou les mauvaises questions, de développer son esprit critique. C'est pour cela que le Salon du livre ne s'est pas contenté d'exposer des ouvrages via des stands d'éditeurs. L'événement a tenu à faire se rencontrer les artistes, les auteurs, les médias, les éditeurs, la jeunesse autour de thèmes aussi passionnants que nécessaires. Avec Lamia Berca comme modératrice des débats, les journées commençaient par des tables rondes dès 10h, avant une rencontre autour d'un déjeuner, puis des rencontres toute l'après-midi. Lever de rideaux avec Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste française, qui enseigne la philosophie politique à l'American University of Paris, également chercheur associé au Muséum national d'histoire naturelle. Mercredi soir, elle a donné le ton à une édition qui promettait d'être jeune et de soulever les questions qui préoccupaient notre belle jeunesse, suivie par une exposition collective intitulée «Jeunesse éternelle» à la galerie Delacroix. À travers de nombreuses tables rondes, le public et les intervenants se sont interrogés sur la réalité sociale et psychologique de la jeunesse d'aujourd'hui, de même que sur les dérives qui peuvent la guetter dans sa quête de sens et de liberté. L islamologue, et enseignant franco-marocain Rachid Benzine, une des figures de proue de l'Islam libéral francophone, a rencontré cette jeunesse en mal de repères lors de «La tentation de la radicalisation» avec Hicham Houdaïfa et Ahmed Ghayet, avant de proposer un moment de grâce avec une lecture des «Lettres à Nour», avec la superbe actrice Delphine Peraya. Autre belle rencontre, celle avec Vincent Cespédès, philosophe et essayiste, qui est intervenu à plusieurs tables rondes: «Les jeunes générations face à leur avenir», avec notamment Hicham Lasri, ou encore «L'éducation des jeunes - Dans le respect de l'autre et l'égalité entre tous», avec Mounia Benchekroun, Mohamed Nedali ou encore Kamal Hachkar. Tahar Benjelloun et Jean Birnbaum ont offert une conférence dialoguée riche et intense, à l'image de celle de David Foenkinos et Marcus Malte autour du processus de création. Des moments d'intimité et de partage dont Abdellah Taia a profité pour échanger avec les jeunes en les accompagnant, les écoutant et en leur donnant des conseils dans leur volonté d'écrire et peut-être un jour d'en faire leur métier. Réda Dalil, Mohamed Kacimi , Maï-Do Hamisultane-Lahlou, Yasmine Chami, Mohamed Hmoudane, Dominique Corbet, Amine Hamma, Sapho et tant d'autres ont fait le bonheur des échanges en partageant leur univers et leur amour du livre. Des concerts de Hindi Zahra, Hoba Hoba Spirit, ou encore des pauses Slam avec Mustapha Slameur et des jeunes tangérois ont prouvé que le livre permettait de construire des passerelles vers tous les arts. Cinq jours où l'art s'est exprimé, et durant lesquels la voix de la jeunesse s'est fait entendre. Un événement nécessaire et important qui doit devenir aussi «éternel» que la jeunesse qu'il défend.