Grâce au redressement de l'activité agricole, l'économie nationale aurait progressé de 4,3% au premier trimestre 2017 contre 1,7% une année auparavant. La valeur ajoutée agricole continuera à tirer la croissance durant le 2e trimestre. Le HCP y prévoit une croissance de 4,6%. Les prévisions de croissance pour l'année en cours se confirment. Sous l'effet d'une pluviométrie favorable, le secteur agricole a repris du poil de la bête tirant dans son sillage l'économie nationale. En effet, selon les statistiques du Haut-commissariat au Plan (HCP), la valeur ajoutée agricole aurait progressé de 12,9% au premier trimestre au lieu d'une baisse de 9% une année plus tôt. «Cette reprise aurait été soutenue par une pluviométrie excédentaire et des températures conformes à la saison, qui auraient favorisé une hausse des superficies semées des cultures précoces et un développement progressif du couvert végétal et des pâturages», explique le département d'Ahmed Lahlimi Alami. Les perspectives de croissance des cultures laissent augurer un sensible redressement de la production végétale qui engagerait de nouveau l'activité agricole dans son sentier de croissance de moyen terme. À noter qu'entre 2008 et 2015, la croissance moyenne annuelle de l'agriculture avait atteint +8,3%, au lieu de +4,5% réalisés au cours de la période 1999-2007 Reprise La majorité des autres branches de l'économie nationale ont également enregistré de bonnes performances. Ainsi, le rythme de croissance des activités non-agricoles se serait accéléré au premier trimestre de l'année, se situant à 3%, en variation annuelle, au lieu de +2,3% un trimestre auparavant. Contribuant pour près de 1,4 point, au lieu d'un point seulement un trimestre plus tôt, les branches tertiaires auraient continué de soutenir l'activité économique, grâce notamment à la dynamique des activités du commerce et du transport et de la poursuite du redressement des activités touristiques. La valeur ajoutée de cette dernière se serait accrue de 6,7%, en variation annuelle, au lieu de 1,2% une année auparavant. Cette performance aurait été tirée par une hausse de 9,1% des nuitées touristiques. De son côté, la valeur ajoutée du secteur secondaire se serait améliorée de 2,9% au premier trimestre 2017, en variation annuelle, portée notamment par le dynamisme des activités minières. Par ailleurs, la demande intérieure continue de contribuer positivement à la croissance. Ainsi, la consommation des ménages aurait continué de soutenir la croissance économique au premier trimestre, dans un contexte de hausse modérée des prix à la consommation et d'amélioration des revenus en milieu rural. En variation annuelle, son volume se serait accru de 4%, au lieu de 3,1% au quatrième trimestre 2016, contribuant pour environ 2,4 points à la croissance globale du PIB, au lieu de 1,8 point un trimestre plus tôt. Cette progression de la consommation domestique aurait été alimentée, entre autres, par un accroissement de 5,2% des crédits à la consommation et aurait profité, en grande partie, aux produits locaux. En revanche, l'investissement aurait légèrement décéléré par rapport au trimestre précédent, affichant un accroissement de 3%, en variation annuelle, au lieu de +3,3% un trimestre auparavant, contribuant, ainsi, pour près de 0,9 point à la croissance du PIB, au lieu d'un point un trimestre auparavant. «Ce ralentissement serait, particulièrement, attribuable au relâchement des investissements publics dû, entre autres, au retard observé dans l'exécution budgétaire du trésor et aux faibles performances qui caractérisent le secteur de la construction», explique le HCP. Accélération Le bon comportement des principaux indicateurs de l'économie nationale, durant le 1er trimestre, devrait se poursuivre. Mieux encore, la croissance devrait se poursuivre à un rythme plus soutenu, sous l'effet d'un accroissement de 14,8% de la valeur ajoutée agricole, qui aurait porté sa contribution à la croissance économique globale à 1,7 point, au lieu de 1,5 point un trimestre auparavant. Cette amélioration serait attribuable au renforcement de la production animale, notamment celle de l'avicole et au relèvement de la production des céréales, des légumineuses et des maraîchères de saison. Dans ce contexte, les prix agricoles devraient connaître une sensible modération, après la flambée ayant marqué les prix des volailles, des œufs, des agrumes et de certains légumes frais au cours de la même période de 2016. Par ailleurs, la demande mondiale adressée au Maroc devrait s'améliorer de 4,7%, en glissement annuel. Toutefois, la dépréciation actuelle de l'euro vis-à-vis du dollar sur les marchés de change pourrait jouer en défaveur de la compétitivité-prix de nos exportations à destination de la zone euro d'une part, et renchérir nos importations de produits bruts d'autre part, surtout si les cours mondiaux des matières premières industrielles poursuivraient leur progression. Dans ce contexte, la valeur ajoutée industrielle réaliserait un accroissement de 3,6%, au deuxième trimestre, en variation annuelle et les activités minières afficheraient une hausse de 8,1%, grâce notamment à la poursuite de la dynamique de production des minerais non-métalliques. Les exportations de phosphate brut progresseraient à un rythme modéré, mais ses ventes destinées aux industries locales de transformation se renforceraient dans le sillage du redressement des cours internationaux des produits agricoles. Quant aux services, leur valeur ajoutée croîtrait de 2,8%, contribuant pour environ 1,3 point à la croissance globale du PIB. Dans l'ensemble, la valeur ajoutée hors agriculture devrait s'améliorer de 3,2%, au deuxième trimestre 2017, en variation annuelle, favorisant, ainsi, une hausse du PIB global de 4,6%, au cours de la même période, au lieu de +0,5% une année auparavant.