Selon le point de conjoncture du HCP, le Maroc devrait terminer l'année avec une croissance du PIB global estimée à 0,8%. Une situation qui s'explique par l'importante régression de la valeur ajoutée agricole (-12,4%) devant une trop faible croissance de la valeur ajoutée hors agriculture, progressant de seulement 2%. La régression du rythme de croissance économique devrait se poursuivre au quatrième trimestre de l'année. Les dernières prévisions du Haut-commissariat au plan (HCP) sont peu reluisantes. Pour le HCP, la croissance du PIB devrait connaître une légère inflexion au quatrième trimestre en comparaison avec la même période de l'année passée. Après une progression de 1% au 3e trimestre, la croissance économique devrait s'établir en ce 4e trimestre à 0,8%. Un recul conséquent lorsqu'on sait que le PIB global s'est établi à 5,1% une année auparavant. La valeur ajoutée agricole connaîtra une importante régression atteignant -12,4%. «Les perspectives de production des cultures automnales, notamment les agrumes et les primeurs, seraient moins favorables, compte tenu du déficit pluviométrique et des températures au-dessus de la normale ayant marqué leur phase de floraison», explique le HCP dans son dernier point de conjoncture. Les activités d'élevage devraient, pour leur part, poursuivre leur évolution au ralenti, dans un contexte de renchérissement des aliments de bétail, notamment la paille et l'orge local. Parallèlement, la croissance du PIB industriel demeure insuffisante pour combler le recul de la croissance agricole. La modération des prix des matières premières et l'amélioration des échanges extérieurs devraient notamment renforcer la demande mondiale adressée au Maroc qui progresserait de 2,6%. Cette augmentation profitera à certains secteurs industriels, comme l'automobile et l'aéronautique. Toutefois, la valeur ajoutée industrielle ne devrait pas dépasser un accroissement de 2,1%. Les activités minières connaîtraient également une croissance modérée, en raison d'une demande extérieure peu favorable. Quant aux services, leur valeur ajoutée croîtrait à un rythme relativement plus soutenu que celui enregistré au trimestre précédent, contribuant pour plus de la moitié à la croissance économique hors agricole. En effet, les activités tertiaires ont connu un redressement au cours du 3e trimestre de l'année, après une sensible décélération au deuxième trimestre. La valeur ajoutée hors agriculture aurait ainsi progressé de 2% en glissement annuel, au lieu de 1,4% un trimestre plus tôt. Pour le quatrième trimestre 2016, la valeur ajoutée hors agriculture devrait s'améliorer de 2%, favorisant ainsi la légère hausse du PIB global à 0,8%. Durant le 3e trimestre de l'année, l'économique nationale aurait progressé de 1%, au lieu de +0,5% un trimestre auparavant. La demande intérieure a également connu une légère progression au 3e trimestre. Les dépenses de consommation des ménages se seraient accrues de 2,4%, en variation annuelle, au lieu de +2,2% au deuxième trimestre, sous-tendues par une amélioration de 4,2% des transferts des MRE et un accroissement de 6,8% de l'encours des crédits à la consommation. Cette progression de la demande intérieure aurait continué de profiter aux importations de biens de consommation, dont la hausse se serait établie à 16,5% au troisième trimestre 2016. L'investissement productif aurait, pour sa part, augmenté de 4,2% en variation annuelle, au lieu de +3,9% un trimestre auparavant. Cette évolution serait particulièrement attribuable au raffermissement de l'investissement en produits industriels, dans un contexte de renforcement des importations de biens d'équipement et d'une progression de 4,4% du flux des crédits accordés à l'équipement. En revanche, l'investissement en construction aurait légèrement ralenti, en ligne avec la poursuite du reflux de l'encours des crédits destinés aux promoteurs immobiliers.