Tassement de l'activité, ralentissement du secteur BTP, baisse des prix de vente... autant de paramètres qui auraient pu déstabiliser Colorado, mais le spécialiste en peinture tient bon. La société cotée affiche des ambitions à l'international et poursuit sa politique de diversification et de proximité au niveau local. Malgré des résultats en retrait, le management de Colorado reste confiant. En effet, au terme de l'exercice 2016, l'opérateur du Bâtiment et des matériaux de construction coté en Bourse a enregistré un chiffre d'affaires de 532 MDH, soit un recul de 0,8%. Pourtant, le volume des ventes a superformé sur la même période, en dépassant 42,6 mille tonnes de peinture vendue, soit une hausse de 2,3%. «C'est le mix produit/prix qui explique la non linéarité entre le volume et les revenus du groupe», souligne Merieme Lotfi, directrice financière du groupe. Pour le directeur général, Abed Chagar, les résultats de Colorado épousent tout simplement la performance du marché. En effet, le chiffre d'affaires du groupe au niveau local (qui baisse de 3,2% à 488 MDH) reflète un relatif tassement de l'activité ainsi qu'un net ralentissement du secteur BTP en 2016. L'impact de ces facteurs a été relativement maîtrisé grâce à la baisse des prix de certaines matières premières et à une meilleure négociation des prix des produits entrants. De toute façon, ceci n'a pas empêché l'opérateur, qui revendique une part de marché de 20%, de miser sur la diversification et la proximité. Le spécialiste en peintures soutient sa politique d'investissement (la R&D représente 2% du CA) et multiplie les ouvertures des showrooms à travers tout le royaume. «Notre objectif d'ici 2022 n'est autre que de couvrir l'ensemble des moyennes et grandes villes du Maroc», déclare le DG. À cela, s'ajoute les ambitions à l'international de Colorado qui ne cessent de croître. L'entreprise compte actuellement plusieurs partenariats à l'étranger, notamment en Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Gabon, Togo), au Maghreb (Algérie, Tunisie), au Moyen-Orient (Arabie saoudite) ainsi qu'en Europe (France, Belgique, Pologne, Russie). Les opportunités ne manquent pas, mais le groupe préfère se limiter à ces marchés. D'ailleurs, les prospections de Colorado vont bon train au Mali, au Niger et au Tchad. «Nous refusons d'aller pour l'instant en Asie ou en Amérique puisque nous cherchons à gagner plus en maturité sur les marchés où nous sommes déjà présents», confie Abed Chagar. Concernant les bénéfices, le résultat net a atteint 50,15 MDH, en retrait de 4,5% par rapport à l'exercice précédent. En cause, la baisse du résultat d'exploitation de 6,4% à 80,9 MDH ainsi que l'augmentation du déficit financier à 10 MDH (impacté par la hausse des escomptes clients). Malgré cette diminution, Colorado promet une distribution généreuse des dividendes au titre de l'année 2016. Il sera proposé à l'Assemblée générale ordinaire un dividende ordinaire de 3 DH/action assorti d'un dividende exceptionnel de 1,25 DH/action. Le taux de rendement de l'action se positionne autour de 7,46%. Pour l'année 2017, le management montre un peu plus de retenue. Avec la baisse de consommation du ciment constatée en début d'année et la mise en suspens de certains projets publics (suite au retard de la constitution du gouvernement), les réalisations de 2017 pourraient s'aligner sur celles de l'exercice précédent. Pour y remédier, le groupe mise sur certains projets à la base prévus pour 2016 mais qui ont été reportés à cette année. Cela concerne notamment le développement des showroom au Maroc (Rabat prochainement) ainsi qu'à l'étranger. «Cela, sans compter sur un grand projet de croissance externe qui sera annoncé au cours de cette année», rassure le DG de Colorado.