Abed Chagar, directeur général de Colorado L'extension du réseau, la diversification, la proximité et l'internationalisation sont les facteurs clé de succès de Colorado. Son DG, Abed Chagar, livre les principaux axes de la stratégie de développement de ce spécialiste des peintures. Les Inspirations ECO : Vous avez récemment ouvert votre 8e showroom au Maroc et un 3e sur Casablanca. Quel est le but de cette poltique d'extension du réseau ? Abed Chagar : Cela entre dans le cadre de notre stratégie que nous avons tracée sur le long terme, laquelle vise à ouvrir des showrooms dans toutes les grandes villes du Maroc et d'en ouvrir suffisamment en fonction de la taille de cette ville. Casablanca est une très grande ville comme tout le monde le sait. Y avoir 3 showrooms est largement justifié, en avoir encore davantage, c'est possible et c'est envisagé dans l'avenir. Nous sommes actuellement sur de grandes villes, notamment, sur Meknès, Marrakech, Beni Mellal, Tanger, Kénitra, et d'autres villes. Nous ouvrons un neuvième showroom à Oujda, en février ou mars prochain. Tous ces showrooms jouent un rôle important dans le cadre de notre stratégie qui vise plusieurs axes. D'abord l'axe consommateur final. En effet, il s'agit de showrooms qui sont d'abord faits pour le consommateur final, une pratique qui manque dans notre pays. Le commun des mortels quand il veut de la peinture, la première chose qu'il fait, c'est de chercher un peintre. La peinture, qui est le produit en question devient secondaire et le peintre est souvent le décideur en termes de peinture à appliquer. Dans le cadre de votre stratégie de développement, comment vous-vous différenciez de la concurrence ? À notre niveau, nous essayons de sensibiliser les clients finaux en leur disant : «voilà un espace pour vous, nous n'y vendons pas de la peinture, donc il n'y a pas d'obligations d'achat, ce qui en général, peut déranger, mais par contre, c'est un espace pour vous conseiller et vous recommander des peintres qui sont formés dans nos écoles, pour recommander aussi des points de vente sérieux et on peut aussi accompagner quand il s'agit de grands projets, genre projet de villa, d'immeuble ou plus grand, on peut accompagner depuis la définition du besoin, les recommandations en termes d'applicateurs et de sourcing jusqu'au suivi sur chantier et l'assistance sur chantier quand le projet le mérite». Le second axe sur lequel intervient le showroom est celui de l'image et de la communication. Il s'agit de montrer Colorado, montrer ce que nous sommes, présenter nos produits, exposer ce que nous pouvons offrir comme services à tous les professionnels et à tous les consommateurs et par conséquent se différencier de la concurrence. Le troisième axe, c'est de mettre à disposition des professionnels, architectes, les bureaux d'études, les designers, un espace où il puisse faire visiter ses clients et organiser des rencontres avec ces derniers, pour rencontrer nos chargés de prescription et pour pouvoir étudier les projets ensemble. Combien vous a coûté le dernier showroom ? Comme il s'agit d'un showroom en propre, ce sont plusieurs millions de dirhams qui sont engagés pour acheter un tel local dans cette localisation (ndlr :quartier CIL) et sinon pour l'aménagement et les travaux, c'est quelque chose qui dépasse légèrement 1 MDH. D'autres ouvertures de magasins sont-elles prévues ? Nous avons une politique qui consiste à ouvrir au moins un showroom chaque année. Et si l'activité de Colorado et la taille de la ville le permettent, en ouvrir deux ou trois par année. L'objectif, c'est d'être présent dans toutes les grandes villes du Maroc. El Jadida, Rabat, Agadir sont des villes qui ne disposent pas actuellement de showroom et font partie des villes sur lesquelles nous souhaitons être présents. Actuellement, nous sommes en phase de prospection, mais pour l'instant à part Oujda qui est en cours d'aménagement, nous n'en avons pas d'autres de prévus. Comment se portent vos projets à l'international ? Sur le plan export, nous continuons à réaliser de la croissance. Notre chiffre d'affaires à l'export de 2016 en témoigne d'ailleurs, lequel est en hausse par rapport à 2015, que ça soit pour les exportations en Afrique, au Moyen-Orient ou encore en Europe. Bien évidemment, l'Afrique demeure le principal marché de nos exportations. Pour ce qui est de la croissance externe, nous sommes sur deux projets qui sont en phase de négociation. Un des deux projets est en Afrique tandis que le second est au Moyen-Orient. J'espère qu'ils seront réalisés l'année prochaine. Qu'en est-il du projet de la résine ? C'est un projet sur lequel nous nous attelons ces jours-ci et j'espère que nous pourrions le lancer très bientôt. Comment prévoyez-vous de finir l'année ? Conformément à la communication faite lors des résultats du premier semestre de l'année en cours, nous faisons tout pour que l'année soit à l'équilibre en termes de chiffre d'affaires par rapport à 2015, sachant que 2016 était pour le bâtiment dans sa globalité et pour la peinture une année difficile. Pour rappel, le chiffre d'affaires était en baisse de 4% à fin juin. Nous espérons donc redresser la barre et finir l'année à l'équilibre. Le résultat net pourrait-il être impacté ? Il peut l'être, mais légèrement.