La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a été victime d'un piratage informatique de la part du groupe russe «Fancy Bears», a annoncé l'instance lundi dans un communiqué. Ce piratage vise des données confidentielles de l'IAAF : elles portent sur les exemptions accordées à certains athlètes pour leur permettre d'utiliser des produits interdits pour raisons médicales. Ce système d'«autorisations d'usage à des fins thérapeutiques (AUT)» est dans le collimateur de ces hackers russes depuis plusieurs mois. «L'IAAF a été victime d'une cyberattaque, dont on suppose qu'elle a atteint les formulaires d'AUT stockés dans les serveurs de l'IAAF», a indiqué cette dernière dans son communiqué. Des «accès à distance non autorisés au réseau de l'IAAF ont été détectés le 21 février, où des métadonnées concernant les AUT d'athlètes ont été collectées à partir d'un serveur de fichiers et stockés dans un nouveau fichier créé», a poursuivi l'IAAF. Les AUT, autorisées par le code mondial antidopage, sont au centre d'une controverse. Elles permettent aux sportifs de prendre des médicaments inscrits sur la liste des produits interdits, sur prescription médicale. Le groupe «Fancy Bears» avait publié les noms des sportifs bénéficiant d'AUT, parmi lesquels figuraient Rafael Nadal, Serena Williams, Simone Biles ou encore Bradley Wiggins. Pour rappel, la Fédération internationale d'athlétisme a suspendu, depuis le 13 novembre 2015, la Russie de toutes les compétitions internationales - dont les Jeux olympiques de Rio et les Championnats du Monde 2017 à Londres - après des révélations établissant un dopage d'Etat en Russie. Cette dernière attaque n'est que la réponse des Russes à leur mise à l'écart de l'athlétisme mondial.