La Banque affiche de bons agrégats financiers au terme de l'année 2016. Les analystes s'attendent à une reprise des fondamentaux de la banque pour les années à venir. Le titre Crédit du Maroc maintient son trend haussier entamé depuis le début de l'année. En effet, l'action a vu son cours passer de 490 DH à 501,50 DH le 16 février 2017, soit une progression de 2,35% depuis le début de l'année. La valeur Crédit du Maroc a ainsi pu maintenir ses cours suite à l'amélioration de ses fondamentaux ainsi qu'à l'embellie que connaît la place casablancaise en termes de performance. Amélioration des agrégats financiers Déjà, en 2016, les banques cotées ont enregistré des résultats globalement satisfaisants, malgré un resserrement des marges d'intermédiation sur le marché marocain. D'après les analystes d'Upline Securities, le produit net bancaire consolidé du secteur a affiché une progression de 5,9% à 28.490,4 MDH, au premier semestre de 2016. Cette croissance est imputable à la bonne performance du résultat des opérations de marché. Dans ce sillage, CDM a annoncé un produit net bancaire s'établissant à 2,164 MMDH, en augmentation de 3,4% par rapport aux 2,093 MMDH réalisés au terme de l'exercice 2015, avait indiqué le management de la banque lors d'un point de presse tenu récemment à Casablanca. Le résultat brut d'exploitation de la banque a atteint, quant à lui, 1,029 MMDH en 2016, contre seulement 909,7 MDH en 2015, soit une augmentation de 13,1%. Notons que la filiale du groupe français Crédit Agricole a totalisé, au terme de l'exercice passé, une collecte bilan et hors bilan en ascension de 3,2% à 46,086 MMDH. Une performance attribuable au développement du fonds de commerce, porté essentiellement par la hausse des comptes à vue de 8,6%, ainsi que de celle des comptes d'épargne d'1,9%. Au final, le résultat net part du groupe (RNPG) ressort en augmentation de 100% par rapport à son niveau de 2015, s'établissant à 308,8 MDH, alors qu'il dépassait à peine la barre des 80 MDH en 2015 suite à des éléments exceptionnels. Croissance soutenue Du côté opérationnel, les experts de la place soulignent que le nombre de clients qui est toujours orienté à la hausse, traduit la qualité de service et l'attractivité des offres proposées par le Crédit du Maroc. La distribution de crédit demeure soutenue et contribue à la croissance de la banque. La filiale marocaine du groupe français Crédit Agricole SA adopte ainsi une posture stratégique orientée résultats, performances, satisfaction clients et optimisation des processus de gestion. Des valeurs que CDM a retrouvées chez le partenaire qu'elle a choisi pour accompagner son développement, Saham Assurance, relèvent les mêmes analystes. Sur un plan commercial, la filiale marocaine a totalisé 37.182 MDH en termes d'emplois clientèle, affichant une progression de 0,5% par rapport à l'exercice précédent. Les Crédits aux particuliers et entreprises ont, pour leur part, enregistré une hausse de 4,1% et se sont établis à 34.080 MDH. Ainsi, CDM continue de renforcer son ancrage dans le domaine du crédit immobilier dont les encours progressent de 3,9%. Les autres catégories de crédits confirment aussi cette tendance haussière et enregistrent des croissances de 6,8% pour le crédit à l'équipement et de 2,9% pour le crédit à la consommation. Perspectives Par ailleurs, l'ambition de CDM à travers son business plan à horizon 2018 est de développer la base clients et la rendre plus importante en se basant sur le digital, avec le renforcement de l'ensemble des «process» de la banque. D'après son management, la banque investit 100 MDH en moyenne pour le renforcement de l'outil digital. En termes de métiers, CDM compte lancer une banque privée qui sera basée à Rabat, en vue de développer des solutions de financement corporate et enfin entériner l'excellence dans le relationnel du groupe. De même, la banque compte s'appuyer dans son développement sur la bancassurance (considérée comme le second métier de CDM et du Crédit Agricole), avec son partenaire Saham Assurance. Notons que cela a permis de donner naissance à des produits inédits tels que les solutions d'assurance permettant de faire face aux aléas du quotidien (protection de l'habitation, protection du projet de vie (entreprise, commerce, etc.), protection des moyens de paiement), baptisées biens et responsabilités. Ensuite, viennent les solutions d'assurance qui permettent aux clients d'anticiper la survenue d'un événement inattendu (protection de la famille en cas de décès ou d'invalidité de l'assuré, couverture sociale, couverture santé), regroupés sous la dénomination prévoyance. Imen Yahia Analyste auprès d'Alpha Mena CDM bénéficie du soutien de sa prestigieuse maison mère «Groupe Crédit Agricole SA» qui détient une participation majoritaire de 78,7% et réinvestit en permanence dans le capital de cette dernière à travers la conversion optionnelle de dividendes. Ainsi, grâce à l'apport de sa banque mère, la banque bénéficie d'un ratio «Tier 1» respectable (selon nos calculs à 9,93% en 2015, pour un minimum réglementaire de 9%). Toutefois, CDM demeure une petite banque qui occupe la sixième position, détenant environ 5% de l'actif bancaire total au sein d'un système bancaire concentré. Le coût du risque avait atteint son summum en 2015. En 2016, le résultat net a quasiment triplé pour s'élever à 308,8 MADM. Selon Alpha Mena, la reprise de la banque est déjà «pricée». Le titre affiche un potentiel à la baisse de 19%.