Le président américain annonce la signature d'un décret ordonnant une révision de la loi Dodd-Frank, mise en place après la crise des subprimes afin d'instaurer plus de contrôle au système financier américain. Le nouveau président élu, Donald Trump, vient de signer un décret ordonnant une révision de la loi Dodd-Frank, qui régule le secteur financier aux Etats-Unis. Son objectif, donner davantage de flexibilité aux banques. Pour le moment, ce geste est surtout symbolique puisqu'il consiste à demander au secrétaire au Trésor de faire des recommandations dans les 120 jours en vue de modifier cette loi. Ainsi, au final, c'est le Congress qui doit donner son feu vert, peut-on lire dans la presse internationale. La loi Dood-Frank Adoptée dans la foulée de la crise de 2008, la loi Dodd-Frank impose notamment aux banques de disposer davantage de fonds propres. L'objectif est d'éviter à l'Etat fédéral d'avoir à renflouer les établissements en difficultés, relève le journal français. Elle a également mis en place des tests de «résistance» annuels. D'une manière générale, elle veille à ce que le système financier ne se retrouve pas en face d'une crise systémique. Des personnalités comme, Charles Evans, président de la Réserve fédérale de Chicago, estiment d'ailleurs que cette loi a «largement contribué» à la stabilisation du secteur financier. Notons toutefois que la totalité des mesures prévues, n'a pas encore été mise en œuvre, d'après certains économistes. La loi relève notamment les exigences en matière de fonds propres, afin de renforcer la capacité des banques à amortir les chocs. Ces dernières ne peuvent plus spéculer pour leur propre compte et leur capacité à détenir des participations dans les fonds spéculatifs a été réduite. La loi a créé un bureau de protection financière des consommateurs qui vise à réguler les prêts hypothécaires à destination des particuliers dont beaucoup ont été ruinés par la crise des subprimes. Pourquoi avoir régulé ? La régulation du système financier américain a été entamée suite à la crise de 2008 et suite aux défauts de paiement des ménages américains, modestes, qui n'arrivaient plus à rembourser le crédit de leur maison. Ces prêts étaient accordés à des personnes qui ne présentaient pas les garanties suffisantes pour bénéficier des taux d'intérêt «préférentiels». Ils avaient donc droit à des taux «moins préférentiels» (subprimes), et donc plus élevés. Et comme ces crédits étaient le plus souvent accordés avec des taux variables, les ménages se sont retrouvés pris à gorge lorsque les taux se sont envolés. Les banques, qui avaient accordé des prêts de plus en plus risqués, ne se souciaient pas des risques client. En effet, la dérégulation financière lancée dans les années 80, les banques avaient le choix libre d'accorder le crédit autant qu'elles le désiraient. Elles ont développé des produits financiers complexes, parfois revendus à des investisseurs. Les prêteurs ont fini par ne plus assumer les risques de non-remboursement de leurs emprunteurs. Les crédits étaient cédés à des banques d'affaires. En quelques années, les prêts «subprimes» sont passés de 30 milliards par an, à plus de 600 milliards par an. C'est ainsi que s'est formée la plus grosse bulle financière de l'histoire. Mais la bombe à retardement a fini par éclater, donnant naissance alors à la crise «des subprimes». En septembre 2008, la faillite de la banque américaine Lehman Brothers et l'effondrement du plus grand assureur au monde, AIG, déclenchent une crise mondiale. Deux ans plus tard, les Etats-Unis adoptaient leur loi pour réguler le secteur bancaire.