Baptisée « Dodd-Frank act «, du nom du sénateur Christopher Dodd et du représentant Barney Frank, tous deux démocrates, la réforme de Wall Street poussée par Barack Obama a été définitivement votée cette semaine par le sénat américain, par 60 voix (dont trois républicaines) contre 39 (dont une démocrate). Cette loi de 2 300 pages est présentée par la presse américaine comme « la plus vaste réforme du secteur financier américain jamais opérée depuis la Grande Dépression «. Qu'en est-il exactement ? La réforme, prise sous la pression de l'opinion publique américaine, vise à ce que le désastre financer de 2007-2008 ne puisse jamais se reproduire. Cet « accident « sur le marché des subprimes a plongé les Etats-Unis dans l'une des pires récessions de son histoire, avec des conséquences sur le reste du monde. Il avait également contraint le contribuable américain à sauver quelques grandes banques du pays, considérées comme « trop grosses pour tomber « (« too big to fail»). Un conseil de régulateurs, présidé par le secrétaire au Trésor et regroupant dix membres, devra repérer les gros établissements dont la faillite poserait un problème « systémique « (c'est à dire menacerait l'économie). Si leur taille devient menaçante, les régulateurs peuvent imposer un redécoupage. Les gestionnaires de fonds seront davantage surveillés par les autorités régulatrices fédérales. L'idée, poussée par Paul Volker, ancien patron de la banque centrale et conseiller de Barack Obama, est de dissuader les banques commerciales de céder aux sirènes de la spéculation. Les banques commerciales ne pourront plus spéculer « pour compte propre « (avec leur argent) que dans une étroite limite : elles ne pourront investir plus de 3% de leurs fonds propres dans des activités de marché à risque (ce qui réduira la rentabilité de ces dernières). Sont notamment visés les investissements dans les fonds spéculatifs (hedge funds). Elles ne pourront plus se débarrasser entièrement d'un risque lié à des crédits immobiliers via la «titrisation» : elles devront retenir une partie de ce risque sur leur propre bilan. Quelques définitions Nous reservons désormais cette rubrique à la présentation de quelques définitions et notions sur le marché des capitaux. Ces informations sont publiées pour nos lecteurs à toute fin utile... 1. Qu'est-ce qu'une Bourse ? La Bourse est un marché réglementé où s'effectue l'achat et la vente des valeurs mobilières (action et obligations). C'est aussi une source unique de financement pour les entreprises, et un formidable outil de placement pour les investisseurs qu'ils soient professionnels ou non. Plus précisément, la Bourse est un moyen de financement pour les uns, et un moyen de placement pour les autres. Certaines entreprises y recherchent de l'argent pour financer leurs projets et pour développer leurs activités; d'autres agents économiques comme les investisseurs individuels ou institutionnels y prêtent leur argent moyennant une rémunération. Généralement, tout le monde trouve son compte dans l'opération. Elle est composée de deux marchés : le marché central et le marché de blocs (grosses opérations et opérations stratégiques). 2. Qu'est-ce qu'une action ? Une action est un titre de capital qui confère à son détenteur le titre d'actionnaire. Quand vous achetez une action, vous devenez associé dans cette entreprise et vous bénéficiez des droits des actionnaires, qui sont : - Le droit au dividende (une partie des bénéfices) ; - Le droit de vote lors des assemblées générales, généralement une action = une voix - Le droit de regard sur la gestion de l'entreprise (vous participez à la gestion de l'entreprise et vous pouvez demander ses comptes et ses résultats ) - Le droit sur l'actif net de l'entreprise en cas de liquidation. 3. Qu'est-ce qu'une obligation ? Une obligation est un titre de créance, qui donne à son détenteur le titre de créancier. Contrairement à l'actionnaire, le créancier ne participe pas dans le capital de l'entreprise car l'obligation est un emprunt réalisé par l'entreprise. Le porteur d'une obligation a la garantie de percevoir un intérêt régulier et d'être remboursé dans la totalité de sa créance à échéance. 4. Qu'est-ce que le PER ? Le PER d'une entreprise reflète la croissance des bénéfices espérés par la Bourse. Le PER d'une valeur se compare à ceux des sociétés du même secteur, mais aussi à la moyenne générale du marché boursier. Lorsque le PER d'une société dépasse cette moyenne, le marché prévoit pour celle-ci une croissance plus forte que la moyenne. Inversement, quand le PER d'une société est inférieur à la moyenne, le marché prévoit une faible croissance, voire un recul de ses bénéfices.La méthode de calcul du PER, consiste à diviser la capitalisation boursière d'une société par le bénéfice net dégagé par l'entreprise (au mieux le résultat estimé pour l'exercice en cours). PER (d'une entreprise) = CAPITALISATION BOURSIERE / BENEFICE NET