Dix ans après le lancement du «Programme de développement de l'entrepreneuriat féminin dans les zones rurales et péri-urbaines», mené grâce au partenariat institutionnel du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, à l'appui financier de l'Agence espagnole de coopération internationale (AECID) et aux compétences de l'Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (ONUDI), l'heure du bilan a sonné. Sa mise en œuvre reposait sur trois projets d'accompagnement destinés au renforcement des capacités de femmes opérant dans trois filières : la trituration d'olives, le séchage des figues et le tissage traditionnel et ce, dans trois régions du Royaume (Ouezzane, Taounate et Boulemane). Un double triptyque donc qui a disposé d'une enveloppe budgétaire de 2 millions d'euros et qui aura permis à plus de 470 femmes de bénéficier d'un appui pour améliorer leurs conditions de travail et de vie. Une huile d'olive bio C'est ainsi que plus de 300 femmes, issues d'une dizaine d'associations et coopératives réunies en Groupement d'intérêt économique (GIE) dans la région d'Ouezzane, ont pu voir le chiffre d'affaires réalisé par la trituration d'olives d'être multiplié par 15 et passer de 58.300 DH en 2003 à 2,15 MDH en 2009. Concrètement, ce résultat a été rendu possible par la mise au point d'une huile d'olive biologique baptisée «Farida» et estampillée commerce équitable et zéro carbone. De même, la gamme des produits issus de la trituration d'olives a également été revue et enrichie pour inclure des pâtes d'olive et des savons. D'abord commercialisée sur les souks et marchés locaux, l'huile d'olive ainsi que les nouveaux produits du GIE «Femmes du Rif» sont désormais principalement écoulés sur le marché de l'export. De la même façon, 70 femmes réunies au sein de la coopérative «Sources de Bouadel» dans la région de Taounate ont vu leurs ventes locales de produits issus du séchage de figues et de prunes passer de 60.500 DH en 2005 à 162.000 DH en 2006, et leurs ventes à l'export de 45.000 DH en 2004 à 106.750 DH en 2005. Le programme leur a permis de développer un produit, «Al Arsa», obtenu grâce à l'installation d'un séchoir hybride fonctionnant au gaz et à l'énergie solaire. Ce dernier, inédit au Maroc, remédie de façon significative aux effets négatifs d'une méthode traditionnelle et permet d'améliorer la qualité et l'hygiène du produit. Le village d'Aït Hamza, dans la région de Boulemane, s'est vu quant à lui accompagné par le programme pour la modernisation du métier du tissage. La coopérative «Atma», qui réunit plus d'une centaine de femmes, a ainsi bénéficié de l'introduction de métiers à tisser modernes et performants permettant notamment d'élargir la gamme des produits proposés par la coopérative aux coussins, nappes de décoration et cuisine, et autres écharpes et sacs. 400 emplois stables créés De manière générale, le programme a permis la création de 400 emplois féminins stables et l'amélioration généralisée des revenus de ces femmes. En moyenne, leurs revenus mensuels sont ainsi passés de 500 DH à 2.500 DH. Cela sans oublier l'accompagnement technique qui leur a également été délivré pour maîtriser les nouvelles techniques introduites et surtout un accompagnement spécifique pour l'aide à la commercialisation.