Chaufferie biomasse de l'hôtel Royal Mansour de Marrakech./DR Le solaire, l'éolien et l'hydraulique sont des énergies vertes ayant le vent en poupe au Maroc. Une autre énergie, elle aussi verte, commence à être exploitée dans le pays. Il s'agit de la biomasse. Utilisée comme source d'énergie depuis des milliers d'années, la biomasse commence à être considérer comme une énergie verte au Maroc, de l'avis de Jean Baptiste Trémouille, directeur général d'Aveo Energie, une PME marocaine spécialisée dans les solutions énergétiques biomasses. Rencontré à la COP22 de Marrakech, il soutient que «la biomasse est utilisée depuis des milliers d'années et encore aujourd'hui au Maroc, mais de manière très archaïque, dans les foyers, les hammams et certaines industries». Ce n'est que depuis une dizaine d'années que des installations modernes ont vu le jour au Maroc. Jean Baptiste Trémouille de citer l'exemple de Renault à Tanger, Lesieur Cristal ou Cosumar, qui disposent de chaudières biomasses. Créée il y a à peine deux ans, Aveo Energie fait partie des acteurs qui contribuent à moderniser le marché de la biomasse, en proposant une solution clé à main. «Il y a d'industriels et des entreprises qui installent des chaudières dans l'idée d'aller acheter du combustible ailleurs, de la biomasse dans une exploitation agricole voisine. Nous, nous produisons de la biomasse et installons les chaudières chez le client, qui n'a pas à investir, en plus de fournir des équipes techniques pour la maintenance», affirme le directeur général d'Aveo. La biomasse ? Mais qu'est-ce que la biomasse ? C'est en effet la deuxième énergie renouvelable la plus utilisée dans le monde. Elle rassemble toutes les matières d'origines végétales ou animales pouvant être transformées en énergie : déchets de l'agriculture, de la sylviculture, de l'industrie du bois, etc. Elle a l'avantage de présenter un bilan CO2 neutre. Au Maroc, cette énergie dispose d'un énorme potentiel. Malgré l'absence d'une cartographie du secteur, le directeur général d'Aveo affirme que il y a «au moins un million de tonnes de biomasse sèche disponible tous les ans». Quant à la quantité de biomasse humide, «c'est-à-dire les déchets urbains et les résidus des stations d'épuration d'eaux usées, elle se chiffre en plusieurs millions de tonnes». Aveo, un des rares acteurs structurés sur le marché marocain, dispose ainsi de deux usines de production de biomasse, une à Meknès et une autre à Béni Mellal, avec chacune une capacité de 40.000 tonnes par an. Industriels et hôteliers La PME propose des chaufferies pour vapeur aux industriels et des chaufferies pour chaleur aux hôteliers. Actuellement, Aveo a pour clients trois industriels et neuf hôteliers. Elle s'apprête à signer avec un dixième hôtelier, d'après Jean Baptiste Trémouile. La société va réaliser en 2016 un chiffre d'affaires de 20 MDH et compte en arriver à 100 MDH d'ici à 2020. Pour ce faire, la PME créée il y a deux ans, compte diversifier son portefeuille de clients. «Dans l'industrie, nous avons une bonne connaissance du secteur pharmaceutique et de l'agroalimentaire. Nous allons probablement nous développer très rapidement sur ces deux secteurs. La gamme de clients est large», dixit le directeur général d'Aveo. Et de conclure : «la COP22 va avoir un impact positif sur le secteur de la biomasse au Maroc parce que pour la première fois, on parle de la biomasse comme énergie verte. Cela fait deux ans qu'Aveo prêche dans le désert, mais maintenant je crois que nous avons été entendus. Il y a un signal très fort de la part des autorités». Tags: COP22 Biomasse Marrak