Le premier round marquant le lancement des cycles de négociations relatives à l'Accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et le Canada a démarré. C'est ainsi que, mardi dernier à Ottawa, les officiels marocains rencontraient leurs homologues canadiens dans le cadre d'un «cadrage des discussions qui devraient intervenir dans ce processus en vue d'arrêter un programme de travail», nous explique une source sur place. La partie marocaine a été en effet représentée par une importante délégation interministérielle. Elle est conduite, évidemment, par le ministère des Affaires étrangères qui mène les négociations, mais aussi des responsables du ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle, de l'Agriculture et de la pêche maritime et du Commerce extérieur. L'occasion était assez significative pour justifier cette mobilisation. Pour le négociateur en chef de la partie canadienne, Gilles Gautier, «cet accord de libre-échange avec le Maroc serait le premier du genre à être signé par le Canada avec un pays africain». Ce dernier a aussi émis le souhait d'engager des discussions de fonds pour faire aboutir cet projet d'ALE. De l'autre côté, Nour El Houda El Marrakchi, négociatrice en chef de la délégation marocaine, a rappelé pour sa part la déclaration commune de partenariat entre le Maroc et le Canada, signée à Ottawa en octobre 1996, en termes d'acquis commerciaux entre les deux économies. Cette déclaration prévoit l'institution d'une concertation politique régulière et la promotion du commerce et de l'investissement. La responsable a également souligné que cette première rencontre des deux parties s'inscrivait dans «l'approfondissement des consultations informelles pour la négociation d'un accord de libre-échange, initiées depuis 2009». Par ailleurs, ce premier round intervient au moment même où la tutelle administrative est en train de préparer une étude d'impact de la mise en œuvre de cet ALE sur le secteur économique local. L'Agriculture en constitue justement l'un des principaux enjeux. Le département de l'Agriculture vient lui aussi - de façon séparée - de lancer «une étude d'impact prévisionnel relative à ce même ALE». Pour le détail, la besogne devrait se résumer autour de l'examen des opportunités offertes par le marché canadien aux produits marocains et vice-versa, l'établissement de comparatifs fiscaux, sanitaires et phytosanitaires, ainsi que l'impact économique et sectoriel dû aux concessions qui seront offertes par le Maroc. Pour rappel, en janvier dernier, le Premier ministre canadien Stephen Harper avait conduit une importante délégation lors d'une visite au Maroc pour le lancement officiel des négociations canado-marocaines sur un accord de libre-échange.