BAM a procédé à la présentation la 12e édition du Rapport annuel sur la supervision bancaire relatif à l'exercice 2015. Par ailleurs, une évaluation FSAP (Financial Sector Assessment Program), conduite par le FMI et la Banque mondiale, a démontré la résilience du système bancaire marocain. Le réseau d'agences du secteur bancaire a continué à s'accroître en 2015. Il s'est situé à 6.139 au terme de l'année alors qu'il était de 5.915 une année auparavant. Cela s'est traduit par une amélioration du taux de bancarisation au Maroc. Il est ainsi passé de 64% à 68% à fin 2015. «Cela place le Maroc en tête de peloton en Afrique et nous allons bientôt nous rapprocher d'un certains nombre de pays d'Europe du Sud», a souligné Hassan Benhalima, directeur de la supervision bancaire au sein de Bank Al-Maghrib lors de la présentation de la 12e édition du Rapport annuel sur la supervision bancaire relatif à l'exercice 2015. Ce dernier retrace les principales réalisations et les actions menées en matière de réglementation bancaire, de surveillance prudentielle et de protection de la clientèle des établissements de crédit. Il porte également sur l'évolution de l'activité et de la rentabilité des établissements de crédit et des organismes assimilés ainsi que des risques encourus. Notons que les champs de contrôle de Bank Al-Maghrib portent sur 84 établissements comprenant, entre autres, 19 banques, 34 sociétés de financement et 13 associations de microcrédit. Toujours en matière d'inclusion financière, le même rapport indique que le nombre de cartes en circulation, qui n'était que de 10,9 millions en 2014, a atteint 11,9 millions en 2015, démontrant le succès de ce mode de paiement, «Un succès qui devrait connaître un engouement avec le travail que nous sommes en train de mener sur une solution de paiement à travers la téléphonie mobile», a expliqué à ce sujet Hassan Benhalima. Rentabilité améliorée par l'international Sur le plan du crédit bancaire au secteur non financier, au cours de 2015, année caractérisée par une croissance limitée du PIB non agricole, celui-ci a enregistré une décélération marquée, ne progressant que de 0,8%. Si pour les ménages, les crédits ont continué de croître à un rythme de 5,6%, ceux destinés aux entreprises ont accusé, pour la première fois au cours des 15 dernières années, une baisse de 2% et ce, en dépit de l'atténuation des déséquilibres macroéconomiques et de la détente de la liquidité bancaire. Parallèlement à cette évolution, l'encours des créances en souffrance des banques a continué sur sa tendance haussière, quoiqu'à un rythme moins rapide, enregistrant un taux de croissance de 9,2%. En conséquence, le taux de risque s'est établi à 7,4%, contre 6,9% une année auparavant. Sur le plan de la rentabilité, le résultat net cumulé des banques, déterminé sur base sociale, s'est inscrit en baisse de 6,5%, subissant les effets de la décélération de l'activité du crédit, de la baisse du résultat des activités de marché et du niveau encore élevé du coût du risque. «Nous avons constaté que les banques ont pu se rattraper au niveau consolidé, intégrant de ce fait l'activité à l'international», confie Benhalima. En effet, sur base consolidée, ce résultat s'est amélioré de 5,5% à la faveur de la bonne contribution de l'activité à l'international. Surveillance rapprochée S'agissant des équilibres prudentiels, les banques ont maintenu des niveaux de solvabilité satisfaisants, dégageant un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,8% et un ratio de solvabilité de 13,7%, déterminés selon les règles de Bâle III et se sont également conformées au nouveau ratio minimum de liquidité, entré en vigueur le 1er juillet 2015. Dans ce contexte, «Bank Al-Maghrib s'est montrée attentive aux effets de la conjoncture économique sur les bilans bancaires et a maintenu une surveillance rapprochée des risques de crédit et de concentration, tout en veillant à leur couverture par des provisions adéquates. La supervision des activités opérées par les banques à l'étranger est demeurée également au centre de ses préoccupations», soulignent les responsables de la Banque centrale. En matière de protection de la clientèle des établissements de crédit, la banque a entrepris des actions de renforcement, à l'aune des réformes légales introduites dans ce domaine, et accompagné le secteur bancaire pour se préparer au respect des dispositions de la loi n°31-08 relative à la protection du consommateur. Après le contrôle, la sanction Notons qu'à l'issue de son contrôle, des sanctions sont prononcées par la Banque centrale à l'encontre des établissements de crédit et organismes assimilés qui enfreignent la réglementation. Des sanctions disciplinaires ont été prononcées à l'encontre de deux banques, une société de financement et une association de micro-crédit pour manquement à la réglementation. Aussi, une sanction pécuniaire à l'encontre d'une banque a concerné le non respect des délais de transmission de reporting. Sur le plan macro-prudentiel, la Banque centrale a continué à renforcer, en coordination avec les autorités membres de la commission de coordination et de surveillance des risques systémiques, le dispositif d'analyse et d'évaluation des risques ainsi que le socle informationnel qui le sous-tend. Reconnaissance internationale Par ailleurs, le secteur financier marocain a fait l'objet, en 2015, d'une évaluation FSAP (Financial Sector Assessment Program), conduite conjointement par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Cet exercice, dont les résultats sont rendus publics sur le site du FMI, a démontré la résilience du système bancaire marocain à un ensemble de scenarii de stress tests, et a confirmé les progrès réalisés sur le plan de la supervision prudentielle, de la résolution des crises et de l'inclusion financière.