L'Organisation mondiale de la santé a rendu public un rapport sur la pollution atmosphérique dans les zones urbaines où plus de 80% des gens sont exposés à des niveaux de qualité de l'air ne respectant pas les limites fixées. En Afrique, les villes nigérianes de Kaduna et Onitsha sont les plus polluées. À l'inverse, le Maroc (Marrakech) et le Kenya (Nairobi) figurent parmi les deux pays avec la meilleure qualité de l'air. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d'alarme : les niveaux de pollution atmosphérique sont en hausse dans un grand nombre de villes parmi les plus pauvres au monde. Le rapport indique que si toutes les régions du monde sont touchées, les habitants des villes à revenu faible sont ceux qui en subissent le plus les conséquences. En effet, le niveau de particules fines en milieu urbain a progressé de 8% au cours des cinq dernières années, et s'aggrave dans les pays en développement. Villes nigérianes L'OMS a fait savoir que les villes étudiées les plus polluées sont au Pakistan (Peshawar et Rawalpindi) et au Nigeria (Kaduna et Onitsha), avec des niveaux dépassant les 500 microgrammes par mètre cube (μg/m3). Kaduna et Onitsha enregistrent respectivement 423 et 594 microgrammes par mètre cube (μg/m3). Elles constituent les deux villes les plus polluées en Afrique, en plus du Caire qui a 179 μg/m3. La capitale égyptienne est talonnée par Kampala, Ouganda, à 170 μg/m3. Maroc et au Kenya Si les données relatives à la pollution atmosphérique de la région africaine en milieu urbain restent très lacunaires, il n'en demeure pas moins que le Maroc (Marrakech avec ses 58 μg/m3) et le Kenya (Nairobi avec 22 μg/m3) constituent les deux pays d'Afrique sur les 10 qui concernent l'étude où il y a la meilleure qualité de l'air. D'où l'importance de mener une campagne de sensibilisation dans les villes pour surveiller la qualité de l'air. «Lorsque la qualité de l'air s'améliore, les maladies respiratoires et cardiovasculaires connexes reculent à l'échelle mondiale», lit-on dans le rapport. Des répercussions sur la santé publique Relevant que la base de données – qui couvre maintenant 3.000 villes dans 103 pays – a presque doublé de volume, avec davantage de villes mesurant les niveaux de pollution atmosphérique, l'OMS indique que «la diminution de la qualité de l'air en milieu urbain augmente pour les habitants le risque d'accident vasculaire cérébral, de cardiopathie, de cancer du poumon et de maladies respiratoires aiguës, notamment d'asthme». Car, selon toujours l'organisation, les petites particules et particules fines (MP10 et MP2,5) comprennent des polluants comme le sulfate, les nitrates et le carbone noir, qui pénètrent profondément dans les poumons et dans le système cardiovasculaire, ce qui représente un risque grave pour la santé humaine. Feuille de route En attendant l'Assemblée mondiale de la Santé, du 23 au 28 mai 2016, des Etats membres pour débattre et retenir une feuille de route pour une action mondiale renforcée face aux effets néfastes de la pollution de l'air sur la santé, l'OMS préconise déjà une promotion des «modes de transport plus écologiques, une production d'énergie plus efficace et une bonne gestion des déchets».