Le groupe automobile japonais Nissan vient d'opérer une prise de participation de 34% dans son compatriote Mitsubishi. Celle-ci intervient suite à une fraude de Mitsubishi concernant un test de performance. Le groupe automobile japonais Nissan a pris une participation dans Mitsubishi Motors Corporation (MMC), en s'offrant une part de 34% dans son compatriote en proie à un scandale de fraude. Selon des documents financiers, Mitsubishi Motors va émettre des actions à l'attention de Nissan pour un montant total de 237,36 milliards de yens (1,9 milliard d'euros). Suite à cette annonce, l'action MMC a bondi de 16,16%, jeudi dernier en matinée à la confirmation des pourparlers, rapporte le site de la Bourse en ligne Boursorama. Suite à cette acquisition le groupe automobile Nissan va devenir le plus important actionnaire de MMC, devant le groupe Mitsubishi Heavy Industries (MHI), qui détient près de 20% des actions. Les deux nouveaux partenaires resteront cependant, a insisté le management de Nissan, Carlos Ghosn, lors d'une conférence de presse, rapporte le journal français «La Tribune». «Il n'y a pas de confusion : Nissan est Nissan, Mitsubishi est Mitsubishi, une compagnie indépendante avec sa propre stratégie et sa propre direction». Dans le même sens, les relations actionnariales entre Renault et Nissan ne seront donc pas affectées par l'opération. Rappelons que le groupe automobile français détient 43% de Nissan, et le japonais contrôle 15% de la marque au losange, dans le cadre d'une alliance nouée en 1999. Manipulation de test de rendement Pour MMC, ce rapprochement lui a permis d'éviter la catastrophe. Rappelons que le constructeur avait manipulé des tests pour présenter de meilleurs rendements énergétiques, une fraude qui concerne au moins 625.000 véhicules, dont certains construits pour son compatriote Nissan. Le constructeur a indiqué, la semaine passée, avoir suffisamment de liquidités pour résister au scandale. Les analystes estiment que le constructeur risque de devoir indemniser ses clients à hauteur d'un milliard de dollars (800 à 900 millions d'euros) et dédommager aussi Nissan. Enfin, suite à ce partenariat, les trois marques vendraient ensemble un volume combiné de 9,3 millions de véhicules de par le monde, se rapprochant ainsi des deux grands leaders du marché, le japonais Toyota et l'allemand Volkswagen.