Dotée d'atouts majeurs dans le secteur de la pêche, du tourisme et de l'agriculture, la région de Dakhla-Oued Eddahab a tout ce qu'il faut pour constituer un pôle de développement économique et donner à la régionalisation avancée un visage concret. Suite aux recommandations de la Commission consultative de la régionalisation et le découpage administratif qui en a découlé, les provinces du Sud ont été érigées en trois régions devant constituer des pôles compétitifs de développement économique et social, conformément au modèle de développement des provinces du sud, mis au point par le Conseil économique, social et environnemental. Dans cette configuration, la région de Dakhla-Oued Eddahab occupe une place de choix. Le souverain l'a confirmé dans un message adressé aux participants au Forum de Crans Montana, tenu à Dakhla du 17 au 22 mars dernier: «Le choix renouvelé de la ville de Dakhla pour votre rencontre est plus qu'un symbole. Il marque la renaissance d'une vision du Sahara marocain, celle d'une interface de rencontres, un carrefour d'échanges humains, commerciaux et de savoirs ancestraux entre le Sud et le Nord». Et d'ajouter : «Aujourd'hui, les plans de développement deviennent une réalité tangible. En effet, lors des récentes Visites que Nous avons effectuées au Sahara, Nous avons procédé au lancement d'une série de chantiers de développement majeurs, honorant ainsi l'engagement que Nous avons pris à l'égard des citoyens de nos provinces du Sud». Coup d'accélérateur Le président du Conseil régional, Khattat Yanja, l'a d'ailleurs confirmé lors d'une table ronde sur la régionalisation avancée, tenue en marge de la dernière édition du Forum Crans Montana. «Le contrat-programme conclu entre la Région et l'Etat prévoit de grands programmes structurants qui reposent sur des bases économiques et sociales et dans un cadre de bonne gouvernance et de durabilité, ainsi que d'autres programmes régionaux de proximité», précise-t-il. Pour lui, la dimension économique de ces programmes vise la création d'une nouvelle dynamique de développement et d'emploi à travers la réalisation de projets capables d'ériger la Région en pôle compétitif. Dans ce cadre, la réalisation des projets vise la mise en valeur des produits de la pêche pour une enveloppe de 1,2MMDH en plus de 2,8MMDH réservés à la pisciculture sur trois sites (la bande littorale située entre la baie de Dakhla, celle de Cintra et, enfin, la baie de Cintra). Dans le domaine agricole, une station de dessalement de l'eau de mer d'une capacité de 100.000 m3/jour sera construite pour une enveloppe de 1,3MMDH. Parallèlement, des équipements hydro-agricoles seront réalisés pour l'irrigation de 5.000 hectares. Ce projet entre dans le cadre des programmes visant la préservation de la nappe phréatique et sa pérennisation pour les générations à venir. Sur le plan touristique, un pôle éco-touristique sera réalisé pour une enveloppe de 581MDH conformément à une vision ériger les provinces du sud en pôle touristique avec une offre innovante ralliant la mer au désert et doublée d'une offre complémentaire en matière de culture, d'environnement et de produits locaux. Défis à relever Ces projets doivent prendre en considération les mutations qu'a connues la Région durant les dernières années. Le Haut commissariat au Plan (HCP), dans une note de novembre 2015 consacrée aux agrégats économiques et sociaux de Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab révélait plusieurs réalités qu'il va falloir prendre en compte. Ainsi, la transition démographique dans la région de Dakhla-Oued Eddahab se distingue par une forte et rapide urbanisation qui, avec des taux de 70% en 2004 et de 77,3% en 2014, a été favorisée par des conditions naturelles ainsi que par le rythme accéléré du développement économique et de l'amélioration des conditions de vie de la population. Ceci crée de nouveaux besoins pour une population de plus en plus exigeante : accès aux soins et au logement, généralisation de l'enseignement, création d'emplois... Sur ce registre, la Région affiche un taux de chômage des plus élevés au Maroc (autour de 24%). Un chômage quasi-chronique, qui touche en particulier les jeunes et les détenteurs de diplômes. Et pour redresser la situation, il faut attirer les investissements afin de créer de la richesse et absorber les ressources humaines de la Région. «La région de Dakhla-Oued Eddahab dispose d'atouts majeurs en matière de pêche maritime, de tourisme et d'agriculture ainsi que d'une situation géographique idéale pour réussir son décollage et jouer pleinement son rôle de pôle de développement et de plateforme d'échanges internationaux entre les pays d'Afrique subsaharienne d'une part, le Maghreb, l'Europe et l'Amérique d'autre part», affirme le président du Conseil régional.