Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib./DR Perspectives d'évolution de l'économie nationale, accès au financement, défis à relever, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib a fait le tour de toutes ces questions, lors du Conseil national de l'entreprise de la CGEM, tenue en fin de semaine à Taghazout. Le constat a été déjà établi par Bank Al-Maghrib au cours de son dernier Conseil d'administration, mais il vient une nouvelle fois d'être confirmé : en 2016, l'activité économique au Maroc devrait enregistrer un net ralentissement, avec une croissance autour de 1%. Elle devrait reprendre pour avoisiner 3,9% en 2017, sous l'hypothèse d'une récolte céréalière moyenne de 70 millions de quintaux. C'est du moins ce qui ressort de la présentation, faite en fin de semaine, à Taghazout, par Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib devant les patrons lors du Conseil national de l'entreprise à propos de la conjoncture économique nationale et les perspectives de son évolution. Selon les prévisions de la Banque centrale, la croissance non agricole devrait rester atone autour de 3% alors que l'inflation devrait augmenter de 0,5% en 2016 pour se situer à 1,4%, en lien avec l'affaiblissement de la demande intérieure et la faible inflation importée. Déficits budgétaire et commercial Par contre, les déficits budgétaire et commercial devront poursuivre leur amélioration. En chiffres, le déficit budgétaire devrait, selon la Banque centrale, ressortir en ligne avec les objectifs du gouvernement à 3,7% du PIB en 2016 et à 3,1% du PIB en 2017, favorisé par le niveau bas des prix du pétrole et les entrées des dons CCG. Ces même facteurs, conjugués à la poursuite de la performance à l'export, notamment de l'automobile devraient se traduire par une atténuation du déficit du compte courant à 0,1% du PIB en 2016 et à 0,3% en 2017. De surcroît, les réserves internationales nettes devraient se renforcer également, pour assurer, selon la BAM, la couverture de 7 mois et 21 jours d'importations en 2016 et 8 mois et 15 jours en 2017. Crédit bancaire En ce qui concerne le crédit bancaire au secteur non financier, sa progression en 2016 est limitée puisqu'il passera, selon les prévisions de la BAM, de 2,5% en 2016 à 4% en 2017 où l'évolution devrait s'accélérer, reflétant l'amélioration de la demande intérieure. Pour Abdellatif Jouahri, wali Bank Al-Maghreb, la politique d'ouverture de l'économie marocaine offre des opportunités à saisir mais également des défis à relever surtout avec l'ambition d'ériger Casablanca en tant que hub financier régional. Ce choix exige selon Abdellatif Jouahri, le renforcement de la résilience de l'économie et sa capacité d'absorption des chocs. Pour ce faire, une des réformes cruciales reste la transition vers un régime de change plus flexible. Cette flexibilisation, qui ne peut être que graduelle, selon la BAM, nécessite des équilibres macro-économiques maîtrisés de façon permanente, en particulier budgétaire en plus d'un niveau suffisant des réserves de change ainsi qu'un secteur bancaire solide, des opérateurs bien préparés en matière de gestion des risques de change et une stratégie de communication appropriée pour accompagner la transition. Accès au financement Au niveau de Bank Al-Maghrib, cette transition vers la flexibilisation du change et le ciblage d'inflation a été amorcée depuis 2013 à travers la mise en place d'un nouveau dispositif d'analyses et de prévisions inspiré des meilleures pratiques des banques centrales et adapté à cette transition, en plus de l'amélioration et le renforcement de la communication. L'autre point abordé au cours de Conseil national de l'entreprise porte sur les mesures entreprises par Bank-Al-Maghrib pour l'amélioration de l'accès au financement. Selon la BAM, le Maroc est bien positionné comparativement aux pays de la région MENA en matière de financement de la TPME puisque la part des crédits accordés à cette catégorie dans l'encours global a atteint 37% en 2014. À cet égard, plusieurs mesures, conventionnelles et non conventionnelles ont été adoptées, selon la Banque centrale, pour soutenir l'activité économique. Depuis 2012, le taux directeur a été réduit à quatre reprises dans le cadre des mesures conventionnelles, le ramenant de 3,25% à 2,25%, niveau historiquement bas, en plus de la réduction progressive du ratio de la réserve obligatoire de 16,5% en 2007 à 2% en 2014 pour endiguer le besoin de liquidité sur le marché monétaire. Prêts garantis Ce n'est pas tout : le volume des injections de liquidités a été adapté aux besoins des banques. S'agissant des mesures conventionnelles, la banque centrale a mis en place plusieurs mécanismes dont les prêts garantis par des effets représentatifs des créances, en 2012, sur les TPME en plus d'un nouveau mécanisme de refinancement permettant aux banques de bénéficier d'avances sur un an, équivalentes aux montants qu'elles prévoient d'octroyer aux TPME en 2014, sans oublier le Fonds de soutien financier aux TPME par BAM, le GPBM et la CCG, d'un potentiel de financement de 3,6MMDH sur 3 ans. S'ajoute à cela le projet de mise en place, avec les partenaires, d'un observatoire de la TPME et une rencontre avec la CGEM et les différentes fédérations professionnelles, qui s'est soldée par plusieurs mesures dont l'accès des entreprises à leur notation au sein des banques et la motivation des décisions de rejet des dossiers de crédits et de développement d'accords sectoriels à l'instar de celui signé avec le secteur du textile, et biens d'autres. 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