Comme au lendemain de chaque acte terroriste, les lieux de culte musulmans sont vandalisés par des groupes racistes. Selon les statistiques, les actes islamophobes ont progressé significativement en Espagne dernièrement. L'inquiétude s'empare des musulmans d'Espagne, en grande majorités des Marocains. L'acte de vandalisme perpétré contre la mosquée de Madrid, la plus grande d'Espagne par un groupe de néonazis, a mis en émoi la communauté musulmane. Le groupe a lancé des fusées éclairantes et des bombes fumigènes sur cette mosquée en guise de représailles aux attentats de Bruxelles. Les trentaines de personnes qui se sont prises à ce lieu de culte ont justifié leur forfait par le fait que cette mosquée reçoit des fonds de l'Arabie Saoudite et est un lieu de recrutement des soldats de Daech. Dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux, où ils publiquement revendiqué leur acte, ces néonazis clament la fin des mosquées en Europe et s'insurgent contre le fait que des terrains appartenant au domaine public soient cédés au profit de la communauté musulmane. Le groupe radical est réputé par ses déclarations stigmatisant les musulmans et les immigrants. Toutefois, c'est la première fois qu'il passe à l'acte. Ce groupuscule de néonazis a défrayé la chronique en lançant, en 2014, une campagne de distribution de repas dédiée exclusivement aux Espagnols de souche. Les autorités de la ville de Madrid ainsi que des membres du conseil de la ville ont dénoncé cette attaque et ont promis l'ouverture d'une enquêtev. Or, fidèle à sa nature, le gouvernement de Mariano Rajoy n'a pas réagi face à cette provocation islamophobe. D'ailleurs, ce n'est la première action de vandalisme contre un lieu de culte musulman. Au lendemain des attaques de Paris, plusieurs mosquées en Espagne ont été la cible d'extrémistes. Selon l'Union des communautés islamiques d'Espagne (UCIDE), l'Espagne a enregistré une explosion des actes islamophobes en 2015. La Plateforme citoyenne contre l'islamophobie a recensé de son côté, 276 actes de discrimination et de profanation durant l'exercice précédent. Le Centre culturel Islamique de Madrid, qui siège au sein de la mosquée M-30, a condamné l'attentat terroriste de Bruxelles la qualifiant d'inacceptable. «De la même manière nous condamnons les réactions extrémistes survenues après cet acte terroriste», a souligné l'entité dans un communiqué. La mosquée M-30 est dans viseur des groupes racistes et islamophobes depuis belle lurette. Le mouvement raciste Pegida, né en Allemagne qui s'est exporté en Espagne avait ce lieu de culte dans sa ligne de mire. Au lendemain des attentats de Paris en 2015, l'antenne espagnole de ce groupe a voulu organisé une manifestation devant la mosquée, finalement annulée faute d'autorisations par les autorités locales. Avec la recrudescence des actes terroristes et l'interpellation de suspects appartenant à des mouvances islamistes extrémistes, l'Exécutif espagnol a voté une loi incriminant l'embrigadement en faveur des groupes terroristes et le départ vers les zones de tension. En contrepartie, aucune loi ou législation pour incriminer les actes racistes ou islamophobes n'a vu le jour.