La région Casablanca-Settat se prépare à de grandes mutations pour les prochaines années. Arrêt sur des projets structurants programmés dans l'urbanisme, l'économie et la culture. Urbanisme Marina, Wessal et Zenata Le Plan de développement du Grand Casablanca 2015-2020 a clairement défini les priorités pour la ville et sa région. L'objectif est de faire de Casablanca un pôle financier international en Afrique. Pour atteindre ce but, plusieurs projets urbanistiques de taille importante sont à l'œuvre dans le territoire de la ville. Trois d'entre eux se situent sur la façade atlantique de la métropole. Il s'agit de Casablanca Marina, le Wessal Casablanca Port et la nouvelle ville de Zenata. Casablanca Marina a été lancée en 2006 sur une superficie de 26 ha, dont 12 gagnés en mer. Il comporte une composante d'immobiliers professionnels, du retail, du résidentiel, deux hôtels, un aquarium et un port de plaisance. À terme, ce projet devrait accueillir 2.400 résidents et 7.000 employés. Le deuxième projet est Wessal, également situé dans la zone portuaire de Casablanca. L'ossature du projet est le réaménagement du Port de Casablanca. Ainsi, un nouveau port de pêche et un nouveau chantier naval sont en cours de construction. Ces deux chantiers permettront de réaliser un terminal de croisière d'une capacité de 450.000 voyageurs à la place de l'actuel port de pêche. Ces trois projets constituent la première étape du méga-projet dont l'objectif est de doter la capitale économique du royaume d'un nouveau pôle touristique et urbain d'envergure continentale, voire internationale. Le nouveau port de pêche nécessitera un investissement de 450MDH. L'Eco-cité de Zenata est un troisième projet d'envergue actuellement en chantier à Casablanca. Cette future ville de services est destinée à la classe moyenne. «Elle créera 100.000 emplois et accueillera 300.000 habitants, répondant ainsi au ratio développement durable d'1 emploi pour 3 habitants», explique la Société d'aménagement Zenata (SAZ), maître d'ouvrage de ce projet. La ville comptera quatre pôles : Santé, éducation, commerce et logistique. À ces trois projets s'ajoutent le projet du nouveau quartier de Casa-Anfa sur le site de l'ancien aéroport d'Anfa. Portée également par une filiale de la CDG, l'Agence d'urbanisation et de développement d'Anfa (AUDA), ce nouveau «cœur de ville» connaît un engouement auprès des promoteurs comme des acheteurs. Enfin, la réhabilitation de l'ancienne médina de Casablanca s'inscrit également dans ce vaste chantier. Elle est aujourd'hui à sa deuxième phase. Zones d'activités Cap sur les trois secteurs Casa-Settat est une région agricole. Grâce à l'apport d'El Jadida et Settat, cette région est un important pôle agricole. Pour cette raison, un agropole est en cours de préparation à la province de Settat. Pour le secteur secondaire, l'industrie devrait être consolidée avec la création de trois nouvelles zones industrielles (ZI) dans le territoire du Grand Casablanca : le ZI Ouled Hadda, Ahl Loughlam et Sidi Hajaj Oued Hassar. À cela s'ajoutent les projets géants de l'OCP sur Jorf Lasfar (voir p. 22). Pour le secteur des services, Casablanca Financial City (CFC) porte les espoirs de toute la région pour en faire le pôle financier international voulu par le roi Mohammed VI. Casablanca Finance City se veut un hub économique et financier et une plateforme liant le nord et le sud et visant à attirer et encourager les institutions et investisseurs internationaux à investir et mener leurs activités en Afrique du Nord, de l'Ouest et Centrale en choisissant Casablanca comme porte d'entrée vers cette région. CFC a l'ambition de construire un écosystème complet autour de 3 catégories d'entreprises : les entreprises financières, les prestataires de services professionnels et les sièges régionaux et internationaux de multinationales. À El Jadida, le nouveau quartier administratif est un projet qui façonnera la ville. Les administrations occupant actuellement des zones touristiques en front de mer seront déplacées vers les espaces de l'ancien aérodrome en cours d'aménagement et de construction par la CGI. Ce projet permettra une mixité spatiale avec de l'immobilier professionnel, résidentiel et de loisirs. Culture et loisirs 3,4 milliards d'investissements publics Les investissements alloués aux projets de culture et loisirs à Casablanca seulement se chiffrent à 3,45MMDH. Il s'agit du grand théâtre, l'aménagement du Parc de la ligue arabe, du parc archéologique de Sidi Abderrahmane, du zoo d'Aïn Sebaâ, de la forêt de Bouskoura Merchich et de la corniche du Grand Casablanca de Mohammédia à Dar Bouaza. Dans le détail, Casablanca se dotera de son grand théâtre pour un investissement de 2MMDH. Situé en plein cœur du quartier historique de la métropole, ce théâtre se présente comme étant l'un des plus importants complexes culturels d'Afrique et du monde arabe. «Le théâtre dotera la place Mohammed V d'une nouvelle identité et fera figure d'icône de la ville de Casablanca», avance le maître d'ouvrage du projet : Casa Aménagement. Les travaux devront prendre fin en septembre 2017. Le Parc archéologique de Sidi Abderrahman est un autre phare pour redorer le blason de Casablanca, comme ville culture. «Le projet vise à aménager le site en un parc archéologique en mettant en valeur les vestiges et les découvertes des sites préhistoriques», explique Casa aménagement. Ce site de 5 ha a été rendu célèbre par la découverte en 1955, dans la grotte des Littorines, d'une mandibule fragmentaire humaine, qui remonte à plus de 200.000 ans. Les recherches et les fouilles sur le site ont également livrées des milliers d'outils, de pierres taillées ainsi qu'une riche faune fossile. Ce grand patrimoine de Casablanca est connu à l'échelle mondiale. La fin des travaux est prévue pour ce mois de mars. L'investissement est de 40MDH. Last but not least, Casablanca sera dotée de l'un des plus grands aquariums du monde avec une superficie de 15.000 m2. Le projet du grand aquarium de Casablanca fait partie du projet Casablanca Marina. Il nécessitera un investissement de 250MDH. Cette installation renforcera l'attractivité de la métropole et de sa compétitivité en tant que destination touristique et commerciale incontournable aux niveaux régional et international. Cet équipement alliera divertissement, éducation et recherche scientifique à la faveur de la large gamme d'environnements marins. L'aquarium de Casablanca est le fruit d'un partenariat tripartite entre la Cité des arts et des sciences de Valence, la ville de Casablanca et la société Al Manar, filiale de la CGI.