Le groupe saoudien détaille sa vision. Des projets solaires et éoliens sont actés sur le marché marocain, mais Acwa Power reste «connecté» aux opportunités de business. «Nous ne sommes pas un opérateur qui arrive dans un pays pour deux ou trois ans et s'en aller. Acwa Power est un opérateur qui s'associe à un pays, pour du long terme». Voilà qui a le mérite d'être clair: les centrales Noor ne sont pas la seule raison de la présence d'Acwa Power au Maroc; l'opérateur compte carburer sur ses projets déjà connus, certes, mais il reste à l'affût de toute opportunité de business qui pourrait se présenter. Le mot d'ordre : «Notre philosophie est de proposer l'électricité et l'eau dessalée, de façon fiable et efficiente et au plus bas coût possible», lance le Regional Managing Director d'Acwa Power, Badis Derradji, pour expliquer la vision du groupe, qui était la thématique centrale d'une rencontre avec la presse nationale vendredi dernier à Ouarzazate. Aujourd'hui, Noor I est opérationnelle et Acwa Power est déjà dans l'avenir. Et pour cause, Noor II et Noor III sont les prochaines étapes et ces deux projets sont déjà sur les rails, déclare Derradji. De l'autre extrémité du territoire national, un autre grand chantier et non des moindres, est aussi en phase de préparation. En effet, Acwa Power a aussi été retenu pour développer le mégaprojet, Khalladi, situé à Jbel Sendouq-Khalladi non loin de Tanger. Prévu pour un investissement global avoisinant 1,8 milliard de DH, ce projet d'une capacité de 120MW en est actuellement à la phase du financement. «Le démarrage effectif des travaux de construction se fera dans les semaine à venir», nous apprend le management de la filiale du mastodonte saoudien. Rappelons que les conventions de financement ont été signées entre le groupe, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et BMCE Bank, en novembre dernier. Depuis, Acwa Power s'affaire à monter le dossier des garanties nécessaires au premier décaissement afin de pouvoir lancer les premiers coups de pioche. Et pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, le groupe ne cache pas son intérêt pour tout projet qui s'inscrirait en ligne de mire avec son cœur de métier. C'est ainsi que le management confirme lorgner du côté du projet de la centrale solaire prévu à Midelt, objet du récent appel à manifestation d'intérêt, lancé par l'Agence marocaine de l'énergie solaire (Masen). Le marché en question concerne la conception, le financement, la construction, l'exploitation et la maintenance de cette nouvelle centrale solaire dite : «Noor Midelt», d'une puissance de 400 mégawatts. «Nos équipes de développement travaillent sur cette opportunité et répondront certainement à cet appel à manifestation», confie Derradji. Qu'en est-il du dessalement d'eau, qui constitue l'autre expertise d'Acwa Power ? Rien n'est exclu pour le management, si le potentiel s'en fait ressentir. Sous le soleil... S'agissant du solaire, le management d'Acwa Power considère Noor comme «une fierté pour nous, une fierté pour le Maroc», comme n'a pas manqué de le souligner d'emblée Badis Derradji. Noor I est un projet de cent soixante mégawatts de capacité installée et 3 heures de stockage thermique. Ce projet repose sur un contrat de vente et d'achat avec Masen sur une durée de vingt cinq ans, «sachant que nous nous sommes engagés pour que vers la fin de cette durée, nous remettions les installations à niveau pour les maintenir opérationnelles», explique Darradji. Noor II est similaire en termes de structure et de montage contractuel, pour une capacité cette fois plus grande, soit deux cent mégawatts- ce qui en fait la tranche la plus «lourde» des trois du projet Noor-. Noor III, pour sa part, a la particularité technique d'utiliser ce qui est appelé dans le jargon technique une «tour solaire», avec une capacité de 150MW. De façon globale, le groupe explique «capitaliser sur les enseignements tirés de Noor I, pour impacter positivement Noor II et Noor III». Et d'ajouter qu'il y aura certainement une mutualisation des ressources et une optimisation pendant la phase d'exploitation, une fois Noor II et Noor III achevées. «Entre trois centrales CSP, dont deux utilisent la même technologie, il y a matière à optimiser et à mutualiser pour gérer efficacement l'investissement», estime Derradji.