Plus de cinq mois après leur élection au Conseil communal d'Agadir, Salah El Malouki et son équipe font face à de nombreuses difficultés. En l'absence de fonds publics de l'Etat, le budget de la commune ne peut pas résoudre, selon plusieurs intervenants, les maux de la ville. «On dispose de suffisamment de volonté pour redorer le blason d'Agadir». Cette phrase est sortie à maintes reprises de la bouche de Salah El Malouki qui vient de présenter son premier bilan à la tête de la Commune urbaine d'Agadir. Néanmoins, cette volonté ne peut se manifester qu'une fois la commune bénéficiant, à l'instar des autres villes marocaines, de fonds publics de l'Etat. Aujourd'hui, quoique le PCD ait encore une année devant lui, d'autres projets fondamentaux tels que le Plan des déplacements urbains (PDU) sont en attente. Avec les fonds propres de la commune, qui sont à hauteur de 300MDH, le conseil ne peut pas résoudre selon plusieurs intervenants des problèmes accumulés depuis des années. Partant de ce constat, l'ancienne équipe a déjà opté pour une ville égalitaire via la mise à niveau des quartiers défavorisés, mais aussi nécessaire soit-il, le développement du tourisme (1e secteur employeur à Agadir), qui souffre depuis plus d'une décennie de facteurs conjoncturels et structurels, passe par la mise à niveau urbaine de son cœur battant, allusion faite à la zone touristique et balnéaire ainsi que le centre-ville, qui sont actuellement en mal d'attractivité. La promenade squattée et mal éclairée ! Au niveau de la promenade, il est impossible de se promener sur la corniche sans remarquer l'anarchie que créent les loueurs de bicyclettes et jeux d'enfants sans autorisation, mais aussi les marchands ambulants «fixes», à tel point que la promenade est devenue une foire permanente à ciel ouvert où tout est proposé à la vente. Résultat de cette situation, qui a fait l'objet de plusieurs reclamations aux autorités locales : la corniche est squattée. De surcroît, ladite corniche est mal éclairée le soir à cause de la facture énergétique, ce qui impacte négativement les restaurants avec une absence d'éclairage côté plage. S'ajoute à cela la régularisation des activités nuisibles à la plage et sa sécurisation par des maîtres-nageurs avec mirador, l'installation de douches payantes en plus de l'ouverture de la moitié de la plage fermée vers l'embouchure d'Oued Souss. Les passages et espaces verts délabrés Les passages de circulation pour piétons qui lient la zone balnéaire au centre-ville sont dans un état délabré, d'où la nécessité de procéder à la mise à niveau de ces artères empruntées par les habitants et les touristes. Ce n'est pas tout : le Boulevard 20 août, qui était la fierté de la destination se trouve dans un état d'oubli sans omettre les places publiques, entre autres, Al Amal, Bijaouane et prince héritier qui doivent être réhabilitées et connectées au wifi. Dans ce sens, les professionnels du tourisme ont demandé la rénovation de ce boulevard et planté des palmiers à la place des arbres. Les fontaines d'Agadir à sec Les fontaines ne sont plus que des décors en béton à Agadir. Finies ainsi les prises habituelles de photos devant les jets d'eau ou encore les raisons esthétiques qui ont motivé leur aménagement sur plusieurs carrefours giratoires et places publiques de la ville. En chiffre, sur près de 18 fontaines et bassins inventoriés, la plupart, y compris celles implantées dans des jardins, carrefours giratoires et places publiques sont actuellement en panne, faute de maintenance ou en arrêt permanent. Le conseil a mobilisé un montant pour réparer progressivement ces espaces. Agadir Oufella, un site à l'abandon La restauration de ce site historique est toujours à la traîne. Au-delà de l'état de dégradation des lieux, le site est devenu après le séisme un «cimetière collectif» puisque les cadavres sont encore enfouis sous les décombres. Toutefois, son statut de cimetière ne s'applique pas légalement parlant sur Agadir Oufella parce qu'il s'agit d'un enterrement accidentel. Cette situation a entraîné également un chevauchement sur le plan de la gestion du site de la part de divers intervenants. Alors qu'Agadir Oufella se trouve dans la compétence territoriale de la commune d'Agadir, la Nidarat de Taroudant sous la tutelle du ministère des Habous estime que la Kasbah relève de son ressort parce qu'il s'agit d'un cimetière. Les kiosques d'information, toujours des points noirs Edifiés pour mettre à la disposition des visiteurs d'Agadir une information touristique de proximité, ces points d'informations ont été installés par l'ONMT, il y a plus de 3 années, à travers une société privée suite à une demande formulée par le CRT d'Agadir. Actuellement, ces kiosques, propriété de l'ONMT sont quasiment délabrés et sont devenus des points noirs qui nuisent à l'esthétique de la ville. Désordre dans la gestion des parkings La Commune a certes imposé des tarifs unitaires pour le stationnement des véhicules (2DH la journée et 3DH la nuit) pour endiguer l'anarchie gangrénant le gardiennage des véhicules. Cependant, la pagaille des gardiens persiste toujours au sein de cette activité. À cet égard, nombreux sont les automobilistes qui dénoncent le dérapage provoqué par les gardiens informels. S'ajoutent à cela les activités exercées dans les parkings de la ville, notamment le lavage et le nettoyage des voitures, qui impactent négativement l'environnement urbain de la destination. L'animation, parent pauvre de la destination L'animation consiste à donner selon les professionnels vie à une ville qui a une vocation touristique, allusion faite à une offre variée. Le Conseil communal vient de reconvertir la place du prince héritier en un espace similaire à celui de Jemaa el-Fna. Une expérience qui a été déjà tentée dans les années 80, mais sans succès. Actuellement, c'est le CRT d'Agadir et la municipalité qui couvrent les charges de cette opération. Par ailleurs, d'autres chantiers attendent l'actuel conseil. Il s'agit de la mise à niveau de la vallée des oiseaux, l'installation de toilettes publiques, la redynamisation commerciale de Talborjt en plus de la réalisation d'un passage avec signalétique vers Souk Had et bien d'autres.