La ville accueillait, vendredi et samedi, une conférence d'envergure sur la question du changement climatique et les enjeux de l'après COP21 de Paris et de l'avant COP22 à Marrakech. Une première régionale qui annonce une longue série de rendez-vous de mobilisation. À Tétouan, l'accent a notamment été mis sur les questions de l'eau qui, pour la tutelle, n'ont pas encore la place qu'elles méritent dans les négociations climatiques. La ministre chargée de l'Eau est chez elle à Tétouan. Charafate Afilal est, en effet, native de la ville, qui accueillait, vendredi et samedi, une conférence d'envergure sur la question du changement climatique et les enjeux de l'après COP21 de Paris et de l'avant COP22 à Marrakech. Les organisateurs et les participants à la conférence n'ont pas manqué de souligner l'appartenance de la ministre à la ville, qui a, d'ailleurs, misé sur l'environnement plus que d'autres cités du royaume. Ainsi, c'est à Tétouan que sera lancé le bal des événements régionaux en préparation au rendez-vous mondial de Marrakech. En effet, il ne fait aucun doute que d'autres villes, d'autres régions et d'autres provinces territoriales suivront sur la même thématique, en préparation de la COP22. Ceci dit, la mobilisation est autant régionale que nationale, et une kyrielle d'événements en relation avec la COP devraient se succéder. 2016 sera, sans conteste, l'année de l'environnement et de la lutte contre le changement climatique au Maroc. Dans ce sens, deux annonces ont marqué la conférence qui s'est déroulée en fin de semaine dernière à Tétouan. Conférences en série Il s'agit de l'organisation de deux conférences internationales préparatoires aux travaux de la COP22. D'abord, comme de coutume avant les dernières COP, Tanger abritera en juillet prochain, le Forum méditerranéen sur le climat, communément appelé MEDCOP. Cette MEDCOP22 sera, en quelque sorte, un premier test sur l'harmonie des idées de quelques-uns des pays les plus importants dans les négociations climatiques. Ensuite, pendant ce même mois de juillet, Charafate Afilal annonce l'organisation, à Marrakech, d'une conférence internationale, de haut niveau, dédiée aux problématiques liées à l'eau. «En plus des scientifiques et des experts, cette conférence connaîtra la participation des décideurs politiques dans les pays du monde, notamment des ministres et des élus. Ça sera l'occasion de remettre la question de l'eau au centre des discussions climatiques, pour que la COP22 donne aux questions, liées à l'eau, l'importance qu'elles méritent», nous détaille la cheffe du département de l'Eau. Pour elle, dans les 100 milliards de dollars de financements annuels décidés, lors de la Conférence de Paris sur le climat, la composante hydrique doit avoir sa part pour mener à bien les mesures d'atténuation et d'adaptation qui s'y rapportent. «Les ressources en eau n'assurent pas seulement notre sécurité hydrique, elles assurent, également, la sécurité alimentaire», rappelle Afilal. Il semble bien que tout sera fait pour que la question de l'eau reprenne une place centrale dans les négociations climatiques. Charafate Afilal Ministre déléguée auprès du ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, chargée de l'eau. «La problématique de l'eau doit avoir la place qu'elle mérite» Alors que la notion de réfugiés climatiques devient de plus en plus réelle, surtout sur notre continent, il faut qu'au niveau international, l'on se dirige vers ce que l'on appelle une justice climatique. Les pays qui ont pu mener leur développement, et de là, ont été la cause principale du dérèglement du climat de la planète, doivent assumer leurs responsabilités. De son côté, même si le Maroc est un très petit contributeur aux émissions de gaz à effet de serre, il est pourtant très impliqué dans le processus d'atténuation et met en œuvre des solutions concrètes. Pour le rétablissement de cette justice climatique, le levier financier peut jouer un rôle important, notamment en permettant d'assurer un développement équitable et protecteur de la planète pour tous. Ceci dit, il faut dire qu'il y a un domaine crucial qui reste le parent pauvre des discussions autour du climat, en l'occurrence l'eau. En effet, la ressource hydrique est, peut-être, la première victime du changement climatique, mais elle passe aux oubliettes, dans les négociations climatiques. Nous nous battons pour que la problématique de l'eau ait la place qu'elle mérite dans ces négociations et dans les financements. Le gâteau plus grand que prévu À quelques jours de l'attribution du marché colossal que représente l'organisation de la COP22 à Marrakech, les agences d'événementiel marocaines sont toujours remontées contre le cahier de charges, qui «déroulerait le tapis rouge aux agence internationales». Une bonne nouvelle pourrait peut être les consoler: au-delà de la COP en soi, 2016 sera marquée par l'organisation d'une multitude d'événements d'envergure nationale, et qui pourront représenter autant d'opportunités pour leurs affaires.