Trop d'exigences des banques quant à l'octroi de crédits, absence de stratégie à long terme de la part des entreprises ou encore absence de garanties suffisantes». Ce sont là autant d'éléments expliquant la complexité qui continue de caractériser la relation banque-PME. Pour parvenir à un meilleur niveau d'accès au financement des entreprises, l'Etat a mis en œuvre un certain nombre d'actions via ses bras armés que sont Maroc PME, Finéa ou encore la CCG. Les trois organismes, réunis à l'occasion d'une rencontre d'information organisée en fin de semaine à la Chambre française de commerce et d'industrie, ont rappelé tous les mécanismes qui permettent aujourd'hui de pallier le manque de financement; des mécanismes qu'elles proposent respectivement. L'expérience sur le terrain, la proximité avec cette catégorie d'entreprises aura en effet permis à ces trois organismes de bien cerner les besoins et les blocages exprimés par cette catégorie d'entreprises, de sorte à proposer aujourd'hui des solutions concrètes. Réagissant à une question centrale, à savoir celle de l'octroi du crédit bancaire, le DGA de Maroc PME, Abderrahim Aquesbi, appelle à des visions plus claires, tracées à long terme par les entreprises, ce qui permettrait de mieux convaincre les banquiers. Des efforts à consentir C'est, globalement, le message clé de la rencontre. Se plaignant de taux d'intérêts trop élevés, pratiqués par les principales banques de la place, les patrons de PME relèvent également des garanties exigées mais aussi un retard dans le traitement des dossiers qui peuvent atteindre 145 jours pour réponse favorable ou non. Saisissant l'occasion de la participation des responsables des trois institutions, les chefs d'entreprise n'ont pas hésité à relever des dysfonctionnements dans la coordination entre les banques et les fonds de garantie. Sur ce point, la réponse de Finéa est claire: «des efforts doivent également être consentis par les entreprises quant à la constitution de dossiers de crédits réellement complets», déplore Khalid El Kaoumi, DGA chez Finéa. Ces considérations, prises en compte, conduisent à une réflexion de fond soulevée par Taoufiq Lahrach, secrétaire général de la Caisse centrale de garantie: le crédit ne serait, fondamentalement, pas un droit des entreprises, mais la résultante d'une relation de confiance bâtie entre l'institution financière et l'entreprise. C'est sur ce point essentiel que se base aussi la nécessité de la garantie liée à la qualité des projets et à la vision clairement définie à long terme de la PME. Aujourd'hui, les blocages subsistent et «le manque de sûreté des projets ainsi que la qualité des dossiers présentés aux banques» continuent de plomber le niveau d'octroi de crédits à cette catégorie d'entreprises. «Le manque à gagner» est important dans ce cas puisque les dernières statistiques de Maroc PME notent qu'une tranche de contribution de 100 MDH réalisée permet indirectement, au niveau du tissu économique national, la création de 5.000 emplois en moyenne. Voilà qui pourrait souligner la nécessité de dépasser les niveaux de blocage.