Décidément, quand un champion national s'impose, rien ne peut plus l'arrêter. Attijariwafa bank, leader dans sa catégorie, n'a eu aucun mal à défendre son leadership sur les autres «disciplines» financières au titre de l'exercice 2010. Sa filiale, Attijari Intermédiation, a réussi, pour la troisième année consécutive, à se classer en tête des sociétés de Bourse aussi bien en termes de revenus que de bénéfices. Forte de son adossement à la première banque du royaume, Attijari Intermédiation s'accapare ainsi 27% de parts de marché, toutes activités confondues. Elle est également première sur la principale activité du marché, l'intermédiation, avec 1/5 e du volume global. Au coude à coude avec CFG Marché sur la position de leader depuis des années, Attijari Intermédiation profite pleinement du large réseau d'agences de sa société mère, qui s'élève à 867 points de vente, pour garder l'avantage sur son concurrent direct. Une performance appuyée par une forte notoriété bâtie au fil des années et une fidélisation de la clientèle qui lui permet, aujourd'hui, de profiter de la hausse des transactions sur le marché boursier de plus de 48% par rapport à 2009. Globalement, l'activité intermédiation a permis aux 17 sociétés de bourse que compte la place casablancaise de drainer quelque 331,1 millions de DH en hausse de 47,3% sur un an. La part d'Attijari Intermédiation s'élève à 29%, soit 95,6 millions de DH. CFG marché en a tiré une part de 13%, pour se positionner au troisième rang après BMCE Capital Bourse, avec 44,3 millions de DH de revenus. La filiale de la banque bleue compte, quant à elle, 20% de parts du marché d'intermédiation s'assurant ainsi 64,9 millions de DH de chiffre d'affaires. Les trois premières sociétés de Bourse s'accaparent près de 60% du volume traité sur le marché central contre 54% en 2009. Toutefois, cette activité n'est pas l'unique champ de bataille de BMCE Capital Bourse. La société capte, depuis fin 2008, l'essentiel des opérations de levée de fonds sur le marché boursier ou encore sur celui de la dette. En effet, la filiale de BMCE a accompagné nombre de sociétés en tant que conseiller financier et s'affiche, depuis 2009, comme leader sur ce segment avec 56% de parts de marché. En ce sens qu'en dépit de la rareté des introductions en Bourse, uniquement deux en 2010, la société de Bourse a tiré profit de la prolifération des sorties des émetteurs sur les autres segments. En 2010, sept émetteurs ont réalisé des levées de capitaux pour renforcer leurs fonds propres sur le marché boursier, à travers des augmentations de capital. De même, onze notes d'information relatives aux émissions obligataires ont été visées portant sur un montant de 11,4 milliards de DH. Sans oublier une nouvelle émission de billets de trésorerie ainsi que cinq renouvellement de ces programmes. En tout, seules deux autres sociétés de Bourse s'imposent sur ce créneau. Il s'agit de Crédit du Maroc Capital qui revendique une part de marché de 19% et Integra Bourse avec 25%. En dépit du poids de ces activités dans les revenus des sociétés, il y a lieu de noter, qu'elles ne sont pas celles qui ont enregistré la plus importante amélioration. L'activité de placement a, en fait, progressé de 716,2%, générant ainsi 9,7 millions de DH de revenus pour toutes les sociétés de Bourse contre 1,1 million de DH en 2009. Une prouesse tirée de l'amélioration de la santé du marché boursier mais aussi de la gestion performante des équipes en charge de ces placements. Quant au classement sur ce segment, c'est encore Attijari Intermédiation qui se tient en pôle position avec des revenus qui se chiffrent à 6,7 millions de DH, soit 71% des revenus totaux de cette activité. Et contrairement aux deux autres segments, Attijari Intermédiation est suivi de CDG Capital, qui se classe par ailleurs quatrième au niveau de l'activité intermédiation ainsi qu'en terme de chiffre d'affaires global et de résultat net. BMCE Capital Bourse se positionne quatrième avec une part de 5%, tandis que CFG Marché se retrouve 8e avec 2% de parts de marché. Quant à la troisième place, elle revient au nouveau entrant sur le marché, Capital Trust Securities. Le secteur a certes repris de plus belle, profitant ainsi à presque toutes les sociétés de Bourse, leur assurant des marges confortables, mais pour l'année en cours, les sociétés en tête de peloton devront doubler d'effort pour maintenir leurs positions avec un marché en berne, baignant dans l'attentisme, et une concurrence plus que jamais acharnée.