La diversification des relations économico-politiques est un préalable important à toute diplomatie payante. Le Maroc en fait son cheval de bataille depuis quelques années, mais ce n'est que durant les trois dernières années qu'une forte impulsion a été donnée à cette orientation. Hormis l'Europe et les USA, avec lesquels les relations sont solides, notre pays a jeté l'ancre en Afrique et se cherche une position chez les puissances émergentes. Il y a quelques jours, on se posait la question, sur «Les ECO», quant à la stratégie du Maroc vis-à-vis des BRICS; la réponse est tombée avant-hier, quand le roi s'est envolé pour l'Inde, histoire de donner un coup de fouet aux relations politiques mais aussi aux échanges commerciaux et à la coopération économique. L'Inde n'est plus à présenter de par l'étendue de son marché -le deuxième au monde- ses positions politiques mesurées et son poids géostratégique. On s'attendait à la Chine et à la Russie, nous voilà donc chez nos amis Indiens pour donner une impulsion aux relations bilatérales. Ce n'est ni un hasard ni une coïncidence si l'Inde est la première puissance des BRICS à être visitée par le souverain. C'est le premier client du Maroc en matière de phosphates, et c'est aussi un interlocuteur politique écouté et considéré dans la communauté internationale. La démarche consisterait peut-être à commencer par des partenaires ouverts, l'Inde et le Brésil, avant de nouer des contacts avec les deux puissances réservées que sont la Chine et la Russie, sans omettre l'Afrique du Sud, même si c'est un redoutable adversaire.