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La fin d'un système ?
Publié dans Les ECO le 22 - 08 - 2011

Les crises répétitives, causées principalement par les dérapages (spéculation, achats à découvert, enrichissement virtuel....) du système financier conventionnel et par sa totale déconnexion de l'économie réelle, ont révélé les dangers d'une mondialisation financière dérégulée. Dans ce contexte, la finance dite d'inspiration islamique gagne de plus en plus de terrain y compris en Occident, qui jusqu'à une date récente considérait cette catégorie de finance non adaptée à l'économie de marché moderne.
La finance d'inspiration islamique est une discipline récente et traduit un certain manque d'expérience. Les ressources et les compétences y sont rares et difficiles à trouver. Cependant, elle a relativement bien résisté aux chocs financiers, étant donné qu'elle n'est pas exposée aux produits dérivés et aux actifs hypothécaires toxiques qui ont frappé le secteur financier conventionnel. Depuis 2006, le secteur a plus que doublé de taille, en raison du nombre accru d'individus et d'institutions ayant cherché à investir selon des modalités conformes à l'islam ou à la charia. Les actifs des 500 premières banques islamiques ont augmenté de 28,6 %, soit au total 950 milliards de dollars en 2009, contre 639 milliards de dollars en 2008. D'après l'OCDE, le secteur de la finance islamique devrait absorber plus de 50% de l'épargne rassemblée par l'ensemble des musulmans dans les prochaines années.
La finance islamique est ancienne, mais elle n'a connu des améliorations et des développements techniques qu'à partir des années 1960. L'Occident n'a commencé à s'intéresser que depuis les débuts des années 2000 à cette pratique, et ce pour au moins trois raisons. La première est liée aux événements du 11 septembre 2001, et à la volonté des pays du Golfe de rapatrier leurs fonds vers les pays musulmans. La seconde réside dans le renouveau religieux des pays musulmans et leur souhait de réaliser des investissements locaux. La troisième est liée à l'aspect éthique de la finance islamique et à la volonté de certains investisseurs d'intégrer des valeurs morales dans leurs affaires.
Des principes de la religion
D'un point de vue commercial et financier, l'islam propose des règles précises. En effet, le droit musulman interdit les transactions fondées sur l'intérêt (riba) ou contenant des éléments de spéculation, d'incertitude ou de jeux de hasard. Ces principes fondamentaux exigent donc une pratique de la finance plus appropriée et moralement fondée. La finance islamique est considérée comme faisant partie de la finance éthique. L'éthique islamique repose à son tour sur des valeurs de responsabilité, d'équité, de justice sociale, de partage, de mutualité et d'équilibre, assez largement universalisables. Certains spécialistes estimaient fin 2009 la taille du marché de la finance islamique à plus de 950 milliards de dollars ; ce dernier a crû d'environ 20% par an au cours des trois dernières années. Quels sont les principes de fonctionnement de la finance d'inspiration islamique ? En quoi celle-ci est-elle différente de la finance classique (conventionnelle) ? Quel sera son avenir ?
Pour répondre à ces questions, il est important de revenir sur les principes de fonctionnement de la finance d'inspiration islamique. En islam, la propriété individuelle est permise à partir du moment où elle est considérée comme un usufruit. Cinq règles principales guident la finance d'inspiration islamique. Ces principes trouvent leur source dans le Coran et la sunna (fondée sur la pratique de l'islam par le prophète).
L'usage de l'intérêt est totalement interdit par l'islam («Dieu a permis le commerce et interdit le riba», sourate Al-Baqara, verset 275). S'enrichir en faisant fructifier l'argent dans le temps est prohibé par la Charia. L'islam considère l'intérêt comme une simple rémunération du temps écoulé, qui ne nécessite aucune prise de risque ni effort de travail. En outre, le Coran décourage la thésaurisation de la monnaie. Par conséquent, la création de richesse réside dans l'achat et la vente de biens (c'est-à-dire le commerce et l'échange), et dans l'investissement dans des projets tangibles et productifs, au service de l'économie réelle. Dans ce contexte, l'islam considère la combinaison du capital et du travail comme le facteur de production idéal, et valorise la prise de risque ; en cela, le statut du marchand et celui de l'entrepreneur y détiennent un statut tout à fait spécial.
Qui des deux systèmes est plus rentables ?
Les profits et les pertes doivent être partagés entre les créanciers et les débiteurs. C'est le principe de justice et d'équité qui est à l'origine des contrats de participation.
L'islam condamne la spéculation, les paris à somme nulle sur l'avenir, les transactions comportant des niveaux d'incertitude excessifs et les jeux de hasard. C'est pourquoi de nombreux produits dérivés sont interdits par la finance d'inspiration islamique. La vente à découvert (*) est interdite car considérée comme de la spéculation à la baisse, dont la somme des rendements est nulle, c'est-à-dire improductive de valeur nette positive. Cette technique, appliquée à une acconsiste à emprunter un titre contre le versement d'un intérêt, le vendre puis attendre la baisse effective pour le racheter et le rendre à son prêteur en ayant réalisé un profit. Cela consiste donc à parier que le prix d'une action va baisser. La charia autorise uniquement les transactions financières adossées sur des biens tangibles et identifiables (des biens immobiliers ou des matières premières, par exemple).
C'est en cela que la finance islamique se met au service de l'économie réelle, condamne l'inflation nominale (c'est-à-dire la création de monnaie outrancière), l'endettement excessif. La charia exclut, de manière directe ou indirecte, les biens impurs (l'alcool, le porc...). La première différence entre banques islamiques et banques classiques réside dans leur bilan. En effet, les banques islamiques excluent les actifs toxiques, considérés comme des produits à taux fortement spéculatif, donc interdits. Elles ignorent également les titres portant sur les sociétés à fort levier d'endettement ou qui utilisent des produits illicites. Au passif, les banques islamiques commercialisent des comptes de partage des profits et des pertes qui autorisent les déposants à partager les rendements que ces banques extraient des différentes classes d'actifs qu'elles gèrent. La crise économique qui a frappé le marché financier international impose à tous les pays une refonte de leur système financier en vue d'un recadrage à la lumière des «erreurs» du passé.
À ce titre, plusieurs pays ont déjà entamé la réflexion en s'inspirant en grande partie de la finance islamique ou carrément en lui accordant une place de plus en plus grande dans leur système financier. Se dirige-t-on vers la fin d'un modèle ? Seul l'avenir nous le dira.
(*) Les pays occidentaux ont suspendu la vente à découvert pour une période de 15 jours renouvelable en cas de besoin.


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