Les deux associations d'exportateurs marocains et subsahariens ont convenu d'initier deux projets, dans le cadre de joint-ventures, au profit d'entreprises marocaines, d'Afrique de l'Ouest et du Centre, dans les domaines de la transformation des fruits (ananas, mangue, etc.) et de l'implantation de chaînes logistiques pour l'exportation. Les rencontres d'affaires entre des hommes d'affaires marocains et leurs homologues subsahariens se sont multipliées lors de la 8e édition du Salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM), qui a baissé le rideau, dimanche dernier, après cinq jours d'échanges d'expériences dans différents domaines agricoles et agroalimentaires. Dans ce sillage, une délégation commerciale de l'Association africaine des exportateurs de produits agroalimentaires (AAFEX), composée d'une douzaine d'entreprises exportatrices du Niger, du Gabon, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Nigéria, du Sénégal et du Togo, a fait le déplacement à Meknès pour prendre part au SIAM. Avec l'appui de sa consœur, l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), l'AAFEX s'est vu réserver un pavillon de 250 m2 pour exposer divers produits tropicaux (fruits et légumes frais et transformés, céréales, produits diététiques, etc.). Ces deux associations ont, d'ailleurs, convenu d'initier deux projets, dans le cadre de joint-ventures, au profit d'entreprises marocaines, d'Afrique de l'Ouest et du Centre, dans les domaines de la transformation des fruits (ananas, mangue, etc.) et de l'implantation de chaînes logistiques pour l'exportation. Il convient de préciser que dans le cadre des échanges commerciaux, encore très limités, entre le Maroc et les pays réunis au sein de l'AAFEX, la balance commerciale est excédentaire. Pour ne citer que le cas du Gabon, le volume des échanges se restreint à quelques 20 millions de dirhams par an. Ce niveau demeure en deçà des aspirations des deux pays partenaires dans la coopération. Les exportations marocaines vers ce marché portent essentiellement sur les agrumes, les produits alimentaires divers (fromage, couscous, olive, primeurs, fruits frais etc...) tandis que les importations en provenance du Gabon sont constituées essentiellement d'aliment de bétail. Cadre incitatif Selon les exportateurs marocains, cette liste est à enrichir par d'autres produits, tels les fruits et légumes, ainsi que les produits du secteur agro- alimentaire, vu le pouvoir d'achat élevé et la demande croissante sur les produits agricoles (pays forestier). Dans ce sens, un cadre légal de promotion de l'investissement et des échanges agricoles entre les deux pays partenaires est à encourager. L'accord de coopération signé en avril 2006 entre le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime et celui du Gabon est également à activer à travers, la mise en œuvre du plan d'action de coopération entre le Maroc et le Gabon, qui ambitionne d'ailleurs de s'inspirer du Plan Maroc Vert, comme modèle pour ajuster sa stratégie agricole. L'idée est de la réorienter vers le développement des productions agricoles et la modernisation des processus, tout en mettant en place les différentes techniques et instruments institutionnels qui fondent son succès. Diversification Il faut savoir que le potentiel d'échanges est encore loin d'être exploité à son meilleur niveau entre le royaume et ses partenaires d'Afrique subsaharienne. En 2012 déjà, un rapport de la Direction des études et prévisions financières du ministère de l'Economie et des finances pointait du doigt «un manque de diversification» de ces échanges, ainsi qu'une «absence de complémentarité entre les profils de production», entre le royaume et ses clients et fournisseurs subsahariens». Le même rapport constate que la structure des exportations des biens de l'Afrique subsaharienne n'a pas beaucoup varié sur les dix dernières années. Les produits alimentaires constituent près de 10% du total de ces expéditions. Dans le détail, seuls six produits agricoles constituent l'essentiel de ce volume. Il s'agit du cacao, du café, du coton, du thé, du sucre et du tabac, qui représentent ensemble le tiers de ces envois. Le défi de la transformation industrielle de ces produits, pour en faire de réelles valeurs ajoutées, demeure important. L'offre agroalimentaire marocaine a certainement une bonne carte à y jouer.