Un grand nombre d'entreprises marocaines payent jusqu'à 10 fois trop de frais financiers. Le cash management leur permet d'optimiser ces frais. Le 23 mai prochain, Casablanca verra l'organisation d'une conférence sur un thème des plus importants pour les entreprises en cette période de crise, à savoir le cash management. Cette conférence sera organisée par Editinfo IT, structure au sein de l'institut Masnaoui, spécialisée en conseil autour des solutions de management et d'amélioration des performances des entreprises en partenariat avec Sage Maroc, pour un panel de directeurs financiers. Elle verra la participation de plusieurs intervenants du monde de la finance, notamment de BMCE Capital, Maroc leasing, etc. Six objectifs sont à atteindre La bonne gestion du cash est devenue aujourd'hui une priorité pour les dirigeants. Beaucoup d'entreprises prennent conscience de l'importance d'une bonne gestion des processus de génération de cash de manière plus globale. Mais pourquoi le cash management est-il aussi important ? Dans le cadre de certaines de ses missions, Editinfo IT a constaté que plusieurs de ses clients présentaient un ratio frais financiers/chiffre d'affaires d'une valeur égale ou supérieur à 5%. Or, une entreprise en bonne santé financière doit voir ce ratio compris entre 0.6 et 1%. Cette différence signifie qu'un grand nombre d'entreprises marocaines payent jusqu'à 10 fois trop de frais financiers. Avec la crise financière et plus précisément la crise de liquidité que connaît le Maroc depuis bientôt deux ans, une véritable gestion de la trésorerie au sein des entreprises et des groupes nationaux s'impose, afin de maintenir leurs équilibres financiers à court, moyen et long terme. Le cash management représente un ensemble d'outils et de techniques qui convergent vers six objectifs principaux permettant au final à l'entreprise de réduire ses frais financiers. Il s'agit d'abord de la connaissance des conditions bancaires et des délais de paiement des fournisseurs et clients et ensuite de prévoir les flux de trésorerie futurs. Le cash management a également pour objectif d'établir une situation de trésorerie en rapprochant la comptabilité avec les chiffres de la banque et de décider et faire des arbitrages rationnels en conséquence. Il s'agit là de prévoir un ensemble de mécanismes financiers qui vont permettre de financer l'entreprise lorsqu'elle est en difficulté, à savoir les crédits à moyen terme, crédit spot, leasing, ou de placement lorsqu'elle est en excédent de trésorerie (achat d'actions, obligations ou OPCVM). Un autre objectif concerne l'optimisation des frais financiers et le contrôle des conditions bancaires car même les banques sont parfois sujettes à des erreurs de calcul. Le dernier objectif, lui, est la préparation et la diffusion des reportings. En effet, le cash n'est pas l'affaire de la seule direction financière, mais de plus en plus de tous les postes opérationnels dans l'entreprise. Une maîtrise des produits financiers s'impose Il existe ainsi des pratiques testées et vivement recommandées par les professionnels, permettant l'amélioration de la performance financière de l'entreprise. La première pratique est une réponse organisationnelle qui se fait à travers la mise en place d'une organisation transversale et adéquate et l'instauration d'une culture du «cash» au sein des entreprises. «Malgré la présence de fonctions désignées par la direction générale pour le cash management, en l'occurrence le directeur financier et le cash manager, il n'incombe pas à ces derniers, seuls, d'assumer toute la responsabilité pour la réalisation des objectifs de la fonction. Le top management doit inculquer aux différents acteurs internes (achats, commercial, recouvrement, ressources humaines, logistique...) la culture d'optimisation de la trésorerie à travers des procédures et des règles de gestion qui visent à réduire au maximum le besoin en fonds de roulement», explique Omar Masnaoui, Directeur général d'Editinfo IT. La deuxième pratique, elle, implique la maîtrise des produits et services financiers mis à disposition par les différentes institutions financières. L'évolution continue du métier de la finance et la crise caractéristique de la période actuelle, incitent les entreprises à solliciter des outils financiers et des conseils spécialisés. Pour répondre à ces attentes, il existe un ensemble de structures équipées pour accompagner les entreprises vers une meilleure gestion de la trésorerie et une optimisation de leurs financements, parmi lesquelles les banques d'affaires, les cabinets spécialisés, les sociétés de recouvrement, de factoring ou encore de gestion de fonds. La dernière pratique est, pour sa part, une réponse en termes d'optimisation des systèmes d'information, afin de fournir une information financière de qualité. Le cash management, en temps de crise, s'est transformé en outil stratégique permettant de piloter l'entreprise avec pour objectif principal d'augmenter la liquidité. L'optimisation de la trésorerie s'accompagne le plus souvent par des contraintes de temps et de réactivité auxquelles un système d'information performant et structuré peut répondre.