Alexis Michalik Auteur, metteur en scène, comédien. Un projet de film, une envie, un rêve et du concret ! C'est ce qui s'est sûrement passé dans la tête d'Alexis Michalik qui a envie de passer derrière les caméras pour la première fois. Il propose son projet de court-métrage à Ulule qui permet de découvrir des projets et des produits originaux. C'est ainsi que le réalisateur choisit Marseille pour y tourner, sous son beau soleil de juillet. Ça tourne... Les ECO : Tout d'abord, parlez-nous du film Alexis Michalik : Il s'agit d'un court métrage, inspiré d'un article de blog qui racontait les mésaventures d'une passagère. Evelyne doit prendre un avion de toute urgence pour se rendre aux funérailles de sa mère, à Londres. Sur le point d'embarquer, plus moyen de trouver la pièce d'identité de sa fille, Marie, 3 mois. C'est le début d'une longue journée, aussi éprouvante qu'absurde, contre les rouages anonymes de l'administration. Jusqu'à ce qu'elle tombe sur Stéphanie, une jeune hôtesse de l'air conditionnée par les automatismes de sa fonction. À la vue de cette jeune mère si impuissante face au monstre de la bureaucratie, Stéphanie va retrouver, au fond d'elle-même, ce qu'elle a de plus précieux : son humanité et son instinct de résistance. «Au Sol» raconte l'histoire de ces deux femmes qui se croisent sans vraiment se rencontrer, de ces deux destins qui s'effleurent mais surtout, de leur combat contre l'absurdité du système. Comment s'est passée l'expérience ? Est ce plus facile de mettre en scène au théâtre ? Je ne pensais pas trouver un tel plaisir au passage derrière la caméra. De jour en jour, j'ai appris à utiliser au mieux les ressources qui m'étaient confiées : steadycam, machinerie, lumières...En fait, le cinéma, c'est tout simplement la concrétisation visuelle d'une imagination narrative.Ce n'est ni plus difficile, ni plus facile, c'est autre chose. Il y a plus de moyens, une équipe plus large, et un temps plus limité, mais la magie opère également dans les deux arts. Comment s'est fait le choix des acteurs ? J'avais déjà dirigé Evelyne El Garby Klaï et Stéphanie Caillol au théâtre, et je savais qu'elles incarneraient à la perfection leurs rôles éponymes. Cyril Guei et moi nous connaissons depuis 12 ans, il a tout de suite accepté. Quand à Anne Loiret, rencontrée sur le tournage de Kaboul Kitchen, elle a eu la gentillesse de se joindre au projet, pour notre plus grand plaisir. Quelles ont été les difficultés rencontrées ? J'ai eu la chance d'être entouré d'une équipe extraordinaire et déjà chevronnée, qui a donc su faire face aux difficultés habituelles qu'on peut trouver sur un tournage : un orage qui obscurcit complètement le plateau, un passage sous le portillon de sécurité qui dérègle les micros, un long plan-séquence qui rend la mise au point particulièrement complexe... Des anecdotes de tournage ? Il y a les difficultés, et puis il y a les coups de chance... Nous tournions avec Marie, un vrai bébé de 3 mois, qui pour sa séquence la plus longue, a joué miraculeusement ce qui était écrit au mot près dans le scénario : elle s'est mise à pleurer au bon moment, a pleuré sans discontinuité pendant toute la scène, puis s'est arrêtée instantanément au «Coupez !» du 1er assistant. (Rires) Y a-t-il eu différents lieux de tournage à part Marseille ? «Au Sol» étant aidé par la région PACA, nous avons tourné intégralement à Marseille et dans les alentours. 4 jours à l'aéroport, 1 journée en intérieur. Quels sont les prérequis d'un réalisateur pour faire un bon film ? Et qu'est ce qu'un bon réalisateur selon toi ? Quand Méliès invente le cinéma, il est peintre, musicien, magicien, auteur, poète... Un bon réalisateur, c'est un artiste complet, qui doit savoir un peu tout faire, mais surtout, et avant tout, ce doit être un bon chef d'équipe, car c'est l'équipe, et non lui seul, qui réalisera ses rêves. Le film est prévu pour quand ? Il entre en montage dès aujourd'hui et devrait être terminé à la rentrée. Il sera projeté à Paris, diffusé sur France 2, et sera envoyé en festivals. D'autres projets.... «Le porteur d'histoire» reprend dès le 7 septembre au studio des Champs-Elysées, et simultanément en tournée...et peut-être au Maroc, qui sait ? (Sourire). Ma prochaine pièce, «Le cercle des illusionnistes», ouvrira en janvier 2014, dans une belle salle parisienne, avant de se diriger, comme de bien entendu, vers le festival d'Avignon... Sans oublier la saison 2 de Kaboul Kitchen, tournée à Casablanca, et diffusée en janvier 2014, sur Canal +! Zoom sur Michalik... S'il fait ses débuts de comédien sur les planches d'un théâtre, sous la direction d'Irina Brook, dans le rôle-titre de Juliette et Roméo, c'est à la télévision qu'Alexis Michalik se fait connaître du grand public. On le retrouve ainsi dans divers téléfilms ou séries : «Petits meurtres en famille», «Terre de lumière», «Kaboul Kitchen»... On le remarque au cinéma, notamment dans «Sagan» de Diane Kurys, «L'autre Dumas» de Safy Nebbou, «L'âge de raison» de Yann Samuell, ou «La fin du silence» de Roland Edzard. Il continue de se distinguer au théâtre, dans des comédies, comme «Le Dindon», avec une mise en scène de Thomas Le Douarec, ou des pièces plus sérieuses, comme «Les Fleurs Gelées», d'après Ibsen et Strindberg. Avec la compagnie de Los Figaros, Alexis Michalik met en scène et signe des adaptations pour le moins déjantées, parmi lesquelles «La mégère à peu près apprivoisée», ou «R&J», librement inspirés des oeuvres de William Shakespeare. Le porteur d'histoire est sa première pièce en tant qu'auteur et le court métrage «Au sol», son premier film en tant que réalisateur.