Alexis Michalik Acteur, metteur en scène et réalisateur Il sait tout faire ! Acteur, réalisateur et metteur en scène... Alexis Michalik a plusieurs cordes à son arc. Alors que son court métrage sort sur France 2 et sillonne les festivals, il continue de surfer sur la vague de succès avec Kaboul Kitchen. Les ECO : Votre premier court métrage, «Au Sol», vient de sortir. Parlez-nous en... Alexis Michalik : Il est inspiré d'un article de blog qui racontait les mésaventures d'une passagère. Evelyne doit prendre un avion de toute urgence pour se rendre aux funérailles de sa mère, à Londres. Sur le point d'embarquer, plus moyen de trouver la pièce d'identité de sa fille, Marie, 3 mois. C'est le début d'une longue journée, aussi éprouvante qu'absurde, contre les rouages anonymes de l'administration. jusqu'à ce qu'elle tombe sur Stéphanie, une jeune hôtesse de l'air conditionnée par les automatismes de sa fonction. À la vue de cette jeune mère si impuissante face au monstre de la bureaucratie, Stéphanie va retrouver, au fond d'elle-même, ce qu'elle a de plus précieux : son humanité et son instinct de résistance. Au Sol raconte l'histoire de ces deux femmes qui se croisent sans vraiment se rencontrer, de ces deux destins qui s'effleurent mais surtout, de leur combat contre l'absurdité du système. «Au Sol» étant aidé par la région PACA, nous avons tourné intégralement à Marseille et aux alentours. 4 jours à l'aéroport, 1 journée en intérieur. Comment s'est passée l'expérience ? Est ce plus facile de mettre en scène au théâtre ? Je ne pensais pas trouver un tel plaisir au passage derrière la caméra. De jour en jour, j'ai appris à utiliser au mieux les ressources qui m'étaient confiées: steadycam, machinerie, lumières... En fait, le cinéma, c'est tout simplement la concrétisation visuelle d'une imagination narrative. Ce n'est ni plus difficile ni plus facile, c'est autre chose. Il y a plus de moyens, une équipe plus large, et un temps plus limité. Mais la magie opère également dans les deux arts. Comment s'est fait le choix des acteurs ? J'avais déjà dirigé Evelyne El Garby Klai et Stéphanie Caillol au théâtre et je savais qu'elle incarneraient à la perfection leurs rôles éponymes. Cyril Guei et moi nous connaissons depuis 12 ans, il a tout de suite accepté. Quant à Anne Loiret, rencontrée sur le tournage de Kaboul Kitchen, elle a eu le gentillesse de se joindre au projet, pour notre plus grand plaisir. Quelles difficultés de tournage avez-vous rencontrées ? J'ai eu la chance d'être entouré d'une équipe extraordinaire et déjà chevronnée, qui a donc su faire face aux difficultés habituelles qu'on peut trouver sur un tournage: un orage qui obscurcit complètement le plateau, un passage sous le portillon de sécurité qui dérègle les micros, un long plan-séquence qui rend la mise au point particulièrement complexe... Il y a les difficultés et puis il y a les coups de chance... Nous tournions avec Marie, un vrai bébé de 3 mois, qui, pour sa séquence la plus longue, a joué miraculeusement ce qui était écrit au mot près dans le scénario : elle s'est mise à pleurer au bon moment puis s'est arrêtée instantanément au «coupez!» du 1er assistant. Qu'est-ce que doit avoir un réalisateur pour faire un bon film ? Et qu'est ce qu'un bon réalisateur, selon vous ? Quand Méliès invente le cinéma, il est peintre, musicien, magicien, auteur, poète... Un bon réalisateur, c'est un artiste complet, qui doit savoir un peu tout faire, mais surtout, et avant tout, ce doit être un bon chef d'équipe, car c'est l'équipe, et non lui seul, qui réalisera ses rêves. Quels sont vos projets futurs ? «Le porteur d'histoire» reprend dès début février au Studio des Champs-Elysées, et simultanément en tournée... (et peut-être au Maroc, qui sait ?) Ma prochaine pièce, «Le cercle des illusionnistes», ouvrira en janvier 2014, dans une belle salle parisienne, avant de se diriger, comme de bien entendu, vers le festival d'Avignon... Sans oublier la saison 2 de Kaboul Kitchen, tournée à Casablanca et diffusée en janvier 2014, sur Canal +!