Souvent appréhendées, les émotions canalisées peuvent représenter un réel potentiel dans la gestion de ses relations professionnelles pour une meilleure communication au travail. Quelle que soit l'organisation à laquelle vous pouvez appartenir et le degré d'intégration que vous avez atteint au sein de l'entreprise, il faut considérer vos collègues professionnellement et non personnellement. Un coup de colère, une vague de stress au travail, une fatigue générale, voilà autant de manifestations émotionnelles qu'il faut canaliser au quotidien. Souvent appréhendées, les émotions canalisées peuvent représenter un réel potentiel dans la gestion de ses relations professionnelles, pour une meilleure communication au travail. Dans cette configuration, le manager doit faire preuve d'une plus grande capacité à influer sur les émotions dans l'ensemble d'un groupe, au regard de l'influence que ce dernier a sur le reste du groupe. Ce phénomène permet de placer les managers comme une source de «tonalité émotionnelle». C'est d'ailleurs ce qui explique pourquoi la motivation du manager peut directement influer sur l'émotionnel de son équipe et donc mobiliser toute une collectivité. Avec tout ceci la question qui se pose naturellement est de savoir comment maintenir un état de sérénité dans son milieu professionnel ? Dans les relations professionnelles, il est en effet nécessaire, voire vital de garder son calme et de maîtriser ses humeurs. Pour ce faire, il est nécessaire d'adopter un état d'esprit neutre et de mettre en place un certain nombre de mécanismes qui permettent de s'adapter aux situations les plus extrêmes. Ainsi, quelques techniques sont généralement relevées par les experts en communication, lesquelles consistent à éviter de synchroniser son langage non verbal avec celui de l'autre personne, à bannir la personnalisation des discussions pour se concentrer sur le problème et non la personne ou encore à pacifier le discours intérieur. Cependant, malgré tout ce dispositif, certaines situations difficiles émergent et composer avec celles-ci est parfois incontournable. Quelle que soit l'organisation à laquelle vous pouvez appartenir et le degré d'intégration que vous avez atteint au sein de l'entreprise, vous affronterez des collègues difficiles. L'astuce, les considérer «professionnellement et non personnellement». La prise de décision en facteur principal Être professionnel signifie en effet se fixer des limites dans les relations avec ses collègues, mais également fixer son attention sur l'objet de la discussion et non pas se focaliser sur les émotions qui vous assaillent à ce moment. Cette démarche mature et professionnelle peut également être adoptée dans de tout autres circonstances, qui peuvent générer des réactions émotionnelles. «Au sein d'Atos Maroc, les RH ont un rôle de business partners. Lors de toute prise de décision, nous veillons à trouver un compromis entre l'intérêt du collaborateur et de l'entreprise», explique Lamia Benidamou, directrice des ressources humaines chez Atos Maroc. Cette technique d'anticipation permet de travailler en amont sur les réactions des collaborateurs au sein d'une entreprise pour mieux faire accepter la décision prise. «Il y a une manière de donner un feedback et il faut veiller à dire la vérité avec bienveillance. Chez Atos nous avons mis en place des procédures claires et transparentes qui permettent de faciliter la relation et la gestion des différentes émotions et altercations». À partir de cette expérience, la responsable met de facto en exergue les bonnes pratiques de communication et de gouvernance au sein d'une structure, qui permettent de gérer en amont les émotions et les tensions eu sein des équipes. D'où encore une fois le rôle majeur que joue le manager, qui comme expliqué plus haut est souvent la source d'un certain équilibre émotionnel au sein de l'entreprise. Alexandra Montant, DGA de Rekrute.com «Il arrive que les émotions perturbent et nuisent aux bonnes relations professionnelles : colère contre un collègue, frustration suite à une critique, peur de répondre à un supérieur. Ces émotions ne sont en effet pas forcément des freins mais peuvent au contraire être très utiles, à condition de savoir les exprimer. Les ressentis non exprimés peuvent provoquer des dégâts. Il est donc important de savoir écouter ses émotions et d'apprendre à les réguler pour éviter les tensions. Lorsqu'on regarde le fonctionnement du cerveau, il a été démontré que nous avons d'une part des réflexes. Nous tirons instinctivement des leçons de nos expériences passées et nous avons d'autre part des pensées réfléchies qui permettent de rationaliser pour décider des réactions à avoir face à ces émotions. Il faut donc considérer les émotions comme aidant à prendre des décisions clés. Nous ne pouvons pas nous baser sur la raison seule pour décider, il faut aussi ressentir pour être convaincu. Dans le cas d'un recrutement par exemple, le côté rationnel s'active quand nous disons : «ce cv est bon», et le ressenti lorsque nous ne percevons pas la pertinence de la candidature. De plus, il faut avoir en tête que les émotions incitent à agir. Chaque émotion entraîne une réaction chimique spécifique qui facilite l'action à décider. La dose d'adrénaline sécrétée lors d'une crise de colère par exemple permet d'avoir plus d'énergie et donc une vigueur accrue. Plus encore, les émotions bien canalisées permettent de réagir à temps. Nos réactions émotionnelles vont parfois prendre le dessus sur nos réactions rationnelles. Il faut donc savoir les maîtriser pour les utiliser intelligemment : l'intelligence émotionnelle est l'art de rendre nos émotions intelligentes, et ainsi de réagir de façon appropriée. Pour maîtriser ces émotions, il est essentiel de les identifier, de les reconnaître, en un mot les ressentir, et les accepter car elles font partie de votre fonctionnement. Ensuite, il faut comprendre comment et à quel degré elles vous affectent afin d'agir pour aboutir à la satisfaction désirée.