Le processus de labellisation de la filière apicole est sur la bonne voie. Presque trois mois après la signature du contrat-programme entre les départements de l'Agriculture et de l'Economie et la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'apiculture (FIMAP), une étude pilote pour le développement de la filière est en phase de lancement dans la région Souss-Massa, l'Anti-Atlas occidental et le Haut-Atlas occidental. La consultation, qui consistera également en un diagnostic du secteur, portera aussi sur l'élaboration d'un cahier des charges pour la labellisation des miels. Après plusieurs autres produits du terroir, c'est donc au tour de la filière apicole de bénéficier d'un programme de développement, comme inscrit, d'ailleurs, parmi les objectifs du Plan Maroc Vert. Il s'agit de dégager des pistes permettant de lever les obstacles qui entravent les perspectives prometteuses pour la filière. L'apiculture marocaine reste, en effet, dominée par la prédominance des ruches de type traditionnel, une faible maîtrise de la conduite technique moderne des ruches, tout en faisant face à des difficultés d'approvisionnement. Selon les estimations officielles, la filière compte 300.000 ruches traditionnelles exploitées par 24.000 apiculteurs et 120.000 ruches modernes exploitées par 10.000 professionnels, avec une production annuelle de 3.500 tonnes de miel et 300 tonnes de cire. À cela s'ajoutent les contraintes liées à «une organisation des circuits de commercialisation opaque et comportant une multitude d'intermédiaires et enfin, un marché local peu développé et un marché externe presque complètement ignoré par les professionnels du secteur». Vision 2020 En dépit d'un fort potentiel de production, force est de reconnaître que ce produit n'a pas encore bénéficié du soutien nécessaire pour sa modernisation. La filière apicole est encore marquée par une dominance du secteur traditionnel, avec 70 % des effectifs du cheptel, le secteur moderne ne représentant que 30%. Pourtant, l'apiculture représente une source de revenus, en totalité ou en partie, de plus de 34.000 agriculteurs. C'est pourquoi les objectifs prioritaires, définis dans le cadre du contrat-programme signé en marge des Assises de l'Agriculture d'Avril dernier, visent, entre autres, à promouvoir, à l'horizon 2020, l'investissement dans ce secteur et ainsi permettre la création de 40.000 nouveaux emplois. À ce titre, la valorisation des produits pour une meilleure valeur ajoutée, ainsi que l'amélioration de la productivité et de la compétitivité afin de réduire les coûts de production, ont été définis comme d'importants leviers permettant de contribuer, en outre, au développement rural et à l'augmentation des revenus des éleveurs. D'un coût global estimé à près de 1,483 milliard de DH, la mise en œuvre de ce vaste programme sera articulée autour du développement des unités apicoles modernes, l'agrégation et la valorisation des produits de la ruche, ainsi que l'amélioration des conditions de la filière. L'objectif est de doper la production nationale qui est de 3.500 tonnes actuellement, à 16.000 tonnes en 2020. Un objectif somme toute louable, qui nécessite des actions concrètes en amont comme en aval pour booster la production du miel au Maroc.