«La décision de ne pas autoriser la projection au Maroc du long-métrage Much Loved (Zine Li Fik) vient en protection de la liberté d'expression». C'est la déclaration de Mustapha El Khalfi à la Chambre des conseillers, hier, mardi 2 juin. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement intervenait dans le cadre de la séance des questions orales. Selon lui, son département a pris cette décision pour protéger la liberté d'expression, «qui ne veut absolument pas dire la liberté de l'absurdité et de la destruction sur le plan cinématographique». Mustapha El Khalfi a également précisé que «la non autorisation du film intervient également en signe de refus à la recommandation, l'acceptation ou la reconnaissance institutionnelle de cette production». Il a soutenu que les chartes internationales stipulent que la liberté d'expression est encadrée par la loi, ajoutant que le ministère a pris cette décision légale après avoir mesuré l'ampleur des dommages causés à l'image du Maroc. Le réalisateur de «Much Loved» Nabil Ayouch a présenté, à deux reprises, une demande de soutien au comité indépendant qui a été refusée pour des raisons artistiques, a poursuivi le ministre. El Khalfi a souligné que les séquences du film visionnées par certains ne figuraient pas sur le scénario présenté lors de la demande d'autorisation de tournage. Le directeur du Centre cinématographique marocain, qui a vu le film, a été surpris de voir que le scénario présenté pour recevoir l'autorisation de tournage n'avait rien à voir avec le contenu du film, a indiqué El Khalfi. Pour lui, «la défense de l'image du Maroc est une question nationale et non pas celle d'un seul parti ou d'une question idéologique ou politique». Il faut souligner toutefois que le ministère de la Communication avait annoncé au début que «les autorités marocaines compétentes avaient décidé de ne pas autoriser la projection du long-métrage de Nabil Ayouch au Maroc, vu que le film comporte un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine et une atteinte flagrante à l'image du royaume».