Souvent reléguées au second plan par le Sida, les hépatites chroniques virales B et C sévissent dans le monde avec la plus grande des discrétions. Les chiffres en sont témoins et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils sont alarmants. La situation au Maroc n'est pas moins grave. Dans cette optique, l'association SOS Hépatites Maroc a tenu à célébrer cette journée avant l'heure. L'association a organisé une rencontre jeudi dernier, à Casablanca, où il était question de faire le point sur la situation actuelle des hépatites B et C au Maroc, les réalisations et les projets à mettre en œuvre en urgence pour lutter contre cette maladie, qui touche 3 millions de personnes, ce qui fait du Maroc, un pays classé parmi les zones endémiques à l'échelle mondiale. S'exprimant à cette occasion, le professeur Driss Jamil, président de «SOS Hépatites Maroc», a expliqué que la meilleure façon de lutter contre cette menace sanitaire est de miser sur une politique informationnelle transparente et fluide et l'application à plus grande échelle d'interventions ciblées et adaptées. Ce membre, représentant de l'Alliance mondiale des hépatites au Maroc insiste aussi sur le fait que pour répondre aux attentes des patients atteints d'hépatite B ou C au Maroc, il est indispensable pour le gouvernement marocain de collaborer avec les différents partenaires, afin de mettre en place un programme national contrôlé par le ministère de la Santé. À cet effet, le pr Jamil évoque le programme d'accès au diagnostic et aux traitements de l'hépatite C, qui a été lancé par l'association SOS Hépatites, en collaboration avec l'INDH et les laboratoires Roche Maroc. Ce modèle en matière de partenariat a bénéficié aux personnes qui n'ont aucune couverture médicale (mutuelle, assurance ou autre régime de prévoyance sociale).Cette première journée contre l'hépatite sera donc l'occasion de se concentrer sur certaines mesures, qui feront évoluer la situation, telles que le renforcement de la prévention, du dépistage, le développement de la couverture par le vaccin et son intégration dans les programmes de vaccination nationaux et surtout, faire en sorte de coordonner une action mondiale contre l'hépatite. Il faut agir vite, car la maladie ne cesse de gagner du terrain, d'après l'OMS. Chaque année, entre 500.000 et 700.000 personnes meurent de l'hépatite B. Quelque 130 à 170 millions de personnes sont des porteurs chroniques de l'hépatite C, et on estime à plus de 350.000 le nombre des décès annuels dus à des maladies du foie liées à l'hépatite C. Vu les tendances sociales, démographiques et migratoires, ces chiffres pourraient être revus à la hausse. Il est donc impératif d'agir vite, avant qu'il ne soit trop tard.