L'actualité a été marquée cette semaine par une série d'annonces de financements internationaux en faveur des PME. Banque mondiale, BERD ou encore BID,... tous se mobilisent au chevet de la petite et moyenne entreprise. Il reste à savoir quel est aujourd'hui le mode de gestion mis en place pour gérer ces fonds colossaux. La contribution des PME dans la croissance économique nationale n'est plus à démontrer. Ces dernières jouent désormais un rôle central sur plusieurs leviers économiques, mais il reste à savoir si ces structures bénéficient de toutes les solutions de financement nécessaires à leur propre développement. Cette problématique n'est certes pas nouvelle, mais elle constitue un frein récurrent dans le développement de ce tissu entrepreneurial. Le contexte de crise, la sous-liquidité du secteur financier et le développement encore timide des business angels sont autant d'éléments qui minent le financement des PME. Conscients de cet handicap majeur auquel est confronté ce tissu qui présente au même moment un grand potentiel, les institutions financières internationale n'ont eu de cesse ces dernières années d'inscrire le financement de la PME marocaine au cœur de leur stratégie. Ainsi en témoigne l'actualité de cette semaine, rythmée par une série d'annonces de financements internationaux en faveur des PME nationales. La Banque mondiale, la Banque islamique de développement (BID), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ou encore le gouvernement français ont récemment annoncé la mise en place d'un certain nombre de fonds dédiés au financement des petites et moyennes entreprises. Aujourd'hui, au-delà des effets d'annonce provoqués par les différentes communications faites autour de ces opérations, une question reste posée, à savoir celle du mécanisme de fonctionnement de ces fonds. À l'heure actuelle, aucun cadre juridique à proprement dit ne détaille le mode de gestion et de gouvernance de ces sommes additionnées et qui s'avèrent colossales. La Banque mondiale Le Conseil d'administration de la Banque mondiale a approuvé, il y a quelques jours, un nouveau cadre de partenariat stratégique (Country Partnership Strategy/CPS) avec le Maroc. Ce dernier permettra à l'institution d'augmenter son soutien financier à 4 milliards de dollars durant la période 2014-2017. Dans ce cadre, l'enveloppe consacrée au Maroc s'élèvera à 1 milliard de dollars par an, sur 4 ans, contre 600 millions pour le CSP précédent. Ce nouveau cadre de partenariat s'articule autour de la PME, entre autres axes. Sur l'enveloppe d'un milliard de dollars prévue pour 2014, un prêt de 458,6 millions de dollars a déjà été débloqué. Ce dernier vise à «consolider la politique de développement des marchés de capitaux, à faciliter le financement des PME et à améliorer l'accès à l'eau potable en milieu rural». La BERD La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a, cette semaine, annoncé le renforcement de son soutien en faveur des PME marocaines. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque islamique de développement (IDB) ont signé un mémorandum portant sur une collaboration pour soutenir les PME au Maroc, en Tunisie, en Egypte et en Jordanie (www.leseco.ma). Ce mémorandum prévoit l'établissement d'un fonds de 120 millions de dollars d'investissements afin de développer et de soutenir financièrement les PME de la région. Il proposera divers produits de financement au service des entreprises de la région. La BERD s'engage par là à démarcher des investisseurs et bailleurs de fonds institutionnels supplémentaires pour fournir les financements nécessaires à l'alimentation de ce fonds de soutien aux PME de la région. Pour rappel, le Maroc, membre fondateur de la BERD, est devenu un pays d'opérations potentiel en septembre 2012. La BID Le Groupe Banque islamique de développement (BID) a toujours soutenu le financement de l'économie marocaine depuis sa création en 1974, avec des financements cumulés qui s'établissent à 6 milliards de dollars, et un portefeuille actif de 1,12 milliard de dollars. Pour les responsables du groupe, «le Maroc offre toute l'attractivité nécessaire pour attirer les investissements directs étrangers». Dans ce contexte, le groupe s'est engagé à renforcer sa présence au niveau du royaume avec une enveloppe de 4,2 milliards de dollars sur la période 2012-2016. Plus concrètement, la BID s'est engagé à «accompagner le financement du secteur privé marocain et à accompagner les entreprises marocaines au Maroc et dans leur développement en Afrique où elles sont de plus en plus présentes». Ces appuis peuvent, de ce fait, revêtir aujourd'hui diverses formes. Citons, par exemple, le financement, les prises de participation dans le capital des entreprises créées ou en création, l'assurance ou encore les garanties des opérations commerciales. Le gouvernement français En octobre dernier, c'est le gouvernement français qui a rejoint la liste des «aides étrangères» pour le financement des PME marocaines. Une déclaration d'intention relative à la coopération franco-marocaine en matière de financement des PME a été signée. Cette dernière prévoyait un appui à la fois technique, financier et en termes de formation. Concernant l'aspect financier, cette signature prévoit un transfert au Fonds de garantie PME mis en place par le ministère de l'Economie et des finances et géré par la Caisse centrale de garantie des ressources disponibles du Fonds de garantie français en faveur du Maroc, actuellement de l'ordre de 26 millions d'euros, ainsi que le redéploiement des ressources de coopération financière (équivalent de 16 millions d'euros) du Fonds de garantie de restructuration financière. Un dispositif d'un montant maximum de 25 millions d'euros, en vue d'améliorer l'accès au crédit des PME, est également prévu dans ce cadre. De plus, un protocole de coopération avait été signé entre la Banque publique d'investissement de France, l'Agence française de développement et la Caisse centrale de garantie visant à renforcer leur coopération en matière de mécanismes de partage de risques ainsi que le financement des petites et moyennes entreprises marocaines et françaises installées au Maroc ou désireuses d'y investir.