Sous le coup de l'instabilité, l'économie du pays des Pharaons repart à pas de tortue. La croissance du pays devrait s'apprécier à 2,4% pour 2014, là où elle n'a été que de 1,8% en 2013. Les soutiens financiers de quelques pays du Golfe devraient faciliter le financement de ce redémarrage économique. Avec une croissance attendue en rebond à 2,4% à la fin de cette année, l'Egypte poursuit tranquillement sa convalescence économique après l'instabilité des dernières années qui a mis à genou une économie qui, jadis, était l'une des plus dynamiques de la région. Les experts du groupe français Coface reviennent sur les facteurs qui devraient porter ce redémarrage à pas de tortue. La relance de la dynamique économique locale devrait en effet principalement passer par la mise en œuvre des «deux plans de relance financés par l'aide de pays du Golfe, sous réserve de l'amélioration de la situation politique, sociale et sécuritaire». Par ailleurs, les prévisionnistes de Coface assurent également que le niveau élevé des dépenses publiques et leurs retombées sur la consommation et l'investissement, avec une relance de projets d'infrastructures, continueront à supporter cette dynamique de croissance. «Une amélioration de la sécurité pourrait entraîner un rebond du tourisme, secteur clé pour le pays (16% du PIB au sens large), tandis que le Canal de Suez devrait bénéficier d'un léger regain du commerce international», explique-t-on. Néanmoins, l'inflation devrait se maintenir avec des tensions sur les prix demeurant élevées. Aides Sur le plan macroéconomique toujours, les experts de Coface s'attendent à un tassement relativement important du déficit budgétaire du pays au titre de l'exercice 2013-2014. Par ailleurs, une légère progression des recettes est également attendue. Elles devraient provenir principalement de l'aide financière débloquée par quelques pays du Golfe, ainsi que de l'instauration de nouvelles taxes sur les sociétés. Parallèlement, les dépenses de l'Etat devraient continuer à progresser «en raison des deux plans de relance mis en place». À cela s'ajoute le poids énorme des subventions - représentant un quart des dépenses et près de 10% du PIB, même si celles relatives à l'énergie doivent être réduites- et le coût élevé du service de la dette.