L'internationalisation des PME marocaines vers l'Afrique nécessite des pré-requis. Il s'agit de la connaissance du marché, des défis logistiques, du management interculturel et de la compréhension des barrières culturelles et administratives. L 'attractivité de l'Afrique subsaharienne n'est plus à prouver sur le plan économique. C'est le constat largement partagé par les participants au séminaire organisé en milieu de semaine à l'Université internationale d'Agadir sur le thème : «L'Internationalisation des PME, cap sur l'Afrique subsaharienne». Actuellement, la croissance dans le continent africain affiche un taux égal à 5 % en raison de l'essor de la demande intérieure, liée essentiellement à l'émergence de la classe moyenne. Toutefois, les échanges commerciaux entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne ne représentent que 2,6 % de la valeur globale des échanges extérieurs. Cette situation devrait s'améliorer, selon plusieurs observateurs, suite à l'implantation de plusieurs entreprises marocaines, notamment de la télécommunication, du BTP, des assurances, des banques, des mines et de bien d'autres. De l'avis de Yassine Rhanmouni, président de la CGEM, Union régionale du Souss-Massa-Drâa, «l'internationalisation des PME marocaines en général et celles de la région du Souss en particulier nécessite des pré-requis. Il s'agit entre autres, de la connaissance de la réalité du marché et des défis logistiques, en plus de la sécurisation des flux financiers et de la compréhension des barrières culturelles et administratives». Aujourd'hui, l'analyse de l'évolution des importations de l'Afrique subsaharienne par pays montre que la Chine est devenue le principal partenaire commercial, puisqu'elle a considéré le risque comme une opportunité d'affaires, loin de toute perception négative. À cet égard, «plusieurs entreprises marocaines ont parfaitement compris cela, soit par la création de leurs propres entreprises ou par le rachat d'entreprises existantes en Afrique subsaharienne. «C'était grâce à notre secteur d'activité que la société GFI Informatique Maroc s'est internationalisée dans le cadre d'une approche de proximité avec ses clients. Actuellement, l'Afrique représente 15 à 20 % du chiffre d'affaires de l'entreprise», explique Saloua Karkri Belkeziz, PDG GFI Infomatique Maroc. Pour sa part, Lbachir Benhmade, DGA d'Atlantic Banque à Abidjan «assure que l'implantation des banques marocaines constitue désormais un gage de réussite pour les entreprises marocaines». Ces dernières disposent de l'expertise nécessaire en termes d'export des fruits et légumes, de l'industrie agroalimentaire, de l'aviculture et de l'élevage. Actuellement, près de 450 à 500 conteneurs de marchandises, soit 20.000 tonnes de produits agricoles et alimentaires transitent chaque jour par la Mauritanie au départ de cette région, ce qui dénote l'existence d'un potentiel économique qu'il faut développer durant les années à venir surtout dans les pays stables. C'est le cas de la Côte d'Ivoire, qui représente une aubaine pour le développement industriel estimé à peine à 13% avec un taux maîtrisable de 2 % d'inflation. Pour Lbachir Benhmade, c'est essentiellement les infrastructures et le BTP qui tirent vers le haut, avec un taux d'urbanisation allant de 115 à 120 %. Il s'y ajoute le secteur agroalimentaire, la grande distribution, l'enseignement et les services. Toutefois, deux contraintes sont encore derrière la réticence des entreprises à ces marchés. Il s'agit principalement de la fragilité des économies à cause des crises politiques, du clivage ethnique, de la faiblesse du secteur financier en termes de mobilisation d'épargne, à cause de la déficience du taux de bancarisation, en plus de la question logistique et de la réglementation douanière.