Un journaliste automobile anglais parvient à parcourir près de 2.000 km avec une Classe E diesel hybride, reliant le Maroc au Royaume-Uni avec un seul plein ! Jamais une routière premium n'avait été aussi frugale. Comment faire croire, au commun des mortels, qu'une grande routière haut de gamme comme la Mercedes Classe E peut faire montre d'un appétit de oiseau? La réponse à cette question nous vient du Royaume-Uni où, Andrew Frankel, journaliste automobile de son état, s'est fixé un pari pour le moins audacieux : relier l'Afrique au Royaume-Uni en Classe E, mais avec un seul plein ! Il a donc mis le cap sur le Maroc, puisque l'opération «AfricaUK Challenge», ainsi baptisée, a démarré depuis Ksar Seghir, petite bourgade située à une quarantaine de kilomètres de Tanger. Au volant d'une Classe E 300 BlueTec Hybrid (diesel hybride) de série et immatriculée au Royaume-Uni, notre confrère britannique s'est donc élancé, accompagné d'un acolyte qui lui a plus servi de photographe qu'il n'a pris la relève au volant. Sans relâche, les deux hommes ont traversé le détroit, pour ensuite passer par Séville, Irun, Biarritz, Bordeaux, Ouistreham, avant de faire la traversée de la Manche jusqu'à Portsmouth, pour finir sur le circuit de vitesse de Goodwood, qui tenait la semaine dernière son festival annuel (Goodwood Festival of Speed). Au final et en 27 heures de conduite, la routière étoilée a parcouru 2 continents, 4 pays et un total de 1.968 km, sans avoir à se ravitailler en gasoil ! Mieux encore, à l'arrivée, l'ordinateur de bord indiquait une autonomie résiduelle de 100 miles, soit environ 160 km. De quoi pouvoir repartir encore plus vers le Nord pour relier Londres, qui n'est qu'à une centaine de kilomètres de Goodwood. Plus impressionnant encore, la consommation moyenne calculée par la même instrumentation de bord indiquait 73,6 mpg (mile per galon), soit l'équivalent de 3,1 l/100 km ! Une frugalité exceptionnelle pour une voiture de ce gabarit.Or, faut-il le préciser, il ne s'agissait ni d'un moteur faiblard, ni d'une version dépouillée (pour une question de poids) des équipements de confort, bien au contraire. Dans un communiqué, Mercedes précise qu'il s'agit d'une Classe E 300 BlueTec Hybrid, soit une version animée d'un 4 cylindres (2.143 cm3) de 204 chevaux, associé à un moteur électrique de 27 ch, offrant ainsi une puissance totale de 231 ch et un couple de 500 Nm. Ses performances routières sont plutôt intéressantes, du moins pour un 4 cylindres diesel, puisque cette voiture accélère de 0 à 100 km/ en 7,5 sec tandis qu'elle atteint les 241 km/h en vitesse maxi. Question équipement, l'auto dispose d'une installation d'info-divertissement de pointe (systèmes Command et DAB), ainsi que d'un habillage en cuir de la sellerie, incluant des sièges avant chauffants. La même source indique, en toute honnêteté, que l'auto disposait d'un réservoir un peu plus grand que la normale, soit 80 litres au lieu de 60 l, ce qui est une option (facturée à 100 £) couramment retenue par les acheteurs et notamment les clients flotte, qui effectuent de longs trajets. En revanche, l'histoire telle que racontée par la filiale anglaise de la marque allemande ne nous dit pas si Andrew a subi une (bonne) formation en éco-conduite. À l'heure du renchérissement des prix du carburant, un tel exploit ne laisse pas de marbre, même auprès de celui qui est à l'abri du besoin. Ne serait-ce que parce que «l'énergie est précieuse» comme on nous l'a toujours répété.