9,2 milliards d'euros : tel est le financement porté par le nouveau Cadre d'intervention régional 2014-2016 de l'agence en Afrique. Le continent reste la priorité de l'AFD. L'Hexagone se positionne en promoteur de la lutte contre la pauvreté et de la croissance durable pour sauver son statut de premier partenaire du développement du continent. Qui a dit que l'aide au développement était en crise ? En France, en tout cas, en dépit d'une conjoncture morose, la main de l'AFD reste bien généreuse. L'organisme a rendu publiques, en milieu de semaine dernière, ses ambitions sur le continent africain, qui compte bien rester sa zone d'intervention prioritaire – l'Afrique ayant mobilisé près de la moitié des interventions de l'agence dans le monde - du moins à moyen terme. 9,2 milliards d'euros: tel est le montant que l'agence prévoit de consacrer au continent dans son nouveau Cadre d'intervention régional (CIR) 2014-2016. Ceci n'est qu'un début. La France s'est en effet fixé un objectif de 20 milliards d'euros à apporter aux économies africaines, aide au développement dans divers secteurs prioritaires sur les cinq prochaines années. Les objectifs de ce nouveau CIR sont quasiment restés les mêmes, l'Hexagone se positionnant en promoteur de la lutte contre la pauvreté et de la croissance économique durable dans le continent. Six domaines d'intervention prioritaires sont identifiés dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie. Le premier porte sur le «renforcement du capital humain». L'agence française compte focaliser «l'essentiel des ressources en subvention pour participer à l'amélioration de la santé maternelle et infantile et appuyer l'éducation de base, secondaire et la formation professionnelle». La promotion de l'habitat urbain durable est le second axe opérationnel de ce CIR. L'objectif ici est de maîtriser la croissance urbaine intense des grands pôles urbains et des villes secondaires au sud du Sahara, défi prioritaire dans un contexte de transition démographique à peine ébauchée. «L'AFD concentrera ses financements sur les initiatives locales, permettant de promouvoir et d'accompagner le développement de villes plus durables, accessibles, économiquement productives et soutenables pour l'environnement local et global», indique-t-on dans un communiqué de presse. Environnement et entreprises Le volet environnemental est évidemment inclus, et porte sur la gestion et la préservation des ressources naturelles. Les actions et projets financés par l'organisme français contribueront à «valoriser les écosystèmes et à partager équitablement les bénéfices de leur mise en valeur, et à intégrer l'enjeu de leur conservation et de leur gestion durable dans le dialogue institutionnel des politiques publiques sectorielles». D'autres niveaux d'intervention sont cités. Il s'agit notamment du «désenclavement des territoires, des économies et des hommes», avec un accent mis sur les secteurs de l'énergie, notamment le financement des projets régionaux et de développement des énergies renouvelables (hydroélectricité, biomasse, photovoltaïque, etc.), et celui des transports (régionaux et internationaux). La sécurité alimentaire et le développement rural sont également au menu de cette nouvelle stratégie. L'agence compte, de fait, doubler la part des moyens financiers qu'elle souhaite consacrer à l'agriculture familiale et contractuelle et au développement rural (de 7 à 15% de ses octrois). Un total de 300 à 400 millions d'euros de prêts et de subventions devrait être débloqué chaque année. Enfin, le développement des entreprises créatrices d'emplois demeure une des priorités des interventions de l'agence en Afrique, ce en facilitant l'accès au financement aux entreprises africaines, en l'occurrence les PME.