Les analystes du marché sont aujourd'hui optimistes quant à l'évolution du Masi durant le deuxième semestre 2014. En dépit d'un environnement peu propice, les analystes du marché demeurent optimistes vis-à-vis de l'évolution du Masi durant le deuxième semestre 2014, ceci grâce à «une meilleure aisance en termes de liquidités sur le marché, due à l'apaisement de la situation financière du Trésor après la réforme de la Caisse de compensation, une baisse tendancielle des taux des BDT facilitant un arbitrage à la faveur du marché des actions, une situation macro-économique (notamment la composante non agricole) en phase de redressement au second semestre et une reprise des investissements étatiques de nature à redynamiser plusieurs secteurs liés», avancent à cet égard les analystes d'Upline Group. Un marché toujours cher Cependant, le marché boursier marocain semble être solidement ancré dans un trend baissier de fond et peine à trouver des stimuli pouvant insuffler une dynamique durable. Pour les analystes d'Upline Group, cette tendance est due à une croissance économique languissante qui se reflète dans les résultats des sociétés cotées. Résultat des courses, un marché toujours cher (PER élevé) et peu compétitif par rapport à des places comparables (Nigeria, Pakistan, Turquie, etc). Ce constat pourrait même justifier en partie l'impact limité de la hausse de la pondération du Maroc dans le MSCI «frontier markets». «Un évènement qui était censé donner un coup de fouet à cette place financière, de plus en plus insensible aux chocs exogènes», indiquent les analystes d'Upline Group. Ces derniers assurent qu'aujourd'hui, il apparaît clairement que la reprise du marché boursier ne peut être que l'œuvre des investisseurs locaux, tant particuliers qu'institutionnels. Toutefois, ces derniers manquent d'incitations (fiscales ou autres) mais également d'alternatives d'investissement. Dans cet environnement, ils prônent l'attentisme comme stratégie. Un attentisme qui se traduit par une volumétrie anémique et une faible sensibilité aux annonces du marché. D'ailleurs, il a été remarqué qu'après un début d'année prometteur, le Masi a repris sa tendance baissière à partir du mois d'avril sans pour autant revenir en territoire négatif. En réalité, l'évolution du Masi au cours du premier semestre peut être découpée en phases majeures. Selon les analystes d'Upline group, dans une première phase jusqu'au 5 février, le Masi observait une évolution positive, mais cantonnée dans une fourchette entre 9.300 pts et 9.100 pts. Ce mouvement est caractéristique de la période précédant la publication des résultats annuels. La deuxième phase, elle, s'étend du 6 février au 27 mars. Les résultats frappent fort Durant cette période, le Masi s'inscrivait dans une tendance haussière qui s'est accélérée dès le 28 février. L'explication de ce mouvement réside dans une pression acheteuse anticipant la hausse de la pondération du Maroc dans le MSCI «frontier markets», suite au reclassement du Qatar et des Emirats arabes unis en «emerging market». Au terme de cette période, le Masi atteignait son plus haut semestriel à 9.646,25 pts. La troisième phase située quant à elle entre le 28 mars et le 30 mai marque un retour du Masi à la baisse reflétant visiblement la déception des investisseurs consécutivement à l'annonce des résultats annuels. La dernière phase est une accélération baissière. Plus accentuée que la précédente, cette période a été impactée par les détachements de dividendes et par l'orientation négative de quelques valeurs du MSCI, dont IAM, Attijariwafa bank, Addoha, Lafarge et CGI. Que ce soit la baisse des taux sur le marché obligataire, l'entrée attendue des fonds indexés au MSCI FM ou la reprise annoncée de l'économie des pays de la zone euro, tous ces facteurs plaidaient pour un redémarrage du marché boursier marocain, mais c'était sans compter sur l'impact de la publication des résultats 2013 qui ont affiché en somme une contraction de 6,1% des bénéfices des sociétés cotées. Dans ce contexte, le Masi a clôturé le 1er semestre avec une performance limitée à 1,2% à 9.226,63 points.