La pauvreté recule mais demeure une réalité dans la plupart des économies africaines. Le nombre d'Africains en situation d'extrême pauvreté est passé de 289,7 à 413,8 millions au cours des deux dernières décennies. L'Afrique progresse à petits pas dans le relèvement de ses indicateurs socio-économiques. Selon un récent rapport de la Banque africaine de développement (BAD), «la part de la population vivant dans l'extrême pauvreté (c'est-à-dire avec moins de 1.25 dollar par jour) est passée de 56.5% en 1990 à 48.5% en 2010 en Afrique centrale, en Afrique de l'Est, en Afrique australe et en Afrique de l'Ouest». L'institution financière panafricaine s'appuie ainsi sur les données du rapport 2013 sur les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui indique que la pauvreté est en recul sur le continent. En dépit de ce recul, le nombre de gens vivant dans l'extrême pauvreté reste important dans ces quatre régions du continent. Il est passé, au cours de ces deux dernières décennies, de 289,7 à 413,8 millions, selon la BAD. Il faut tout de même savoir que plusieurs gouvernements ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Les avancées sont disparates. L'objectif, qui fait d'ailleurs partie des OMD, est de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté d'ici 2015. Le Cameroun, L'Egypte, la Guinée et la Tunisie ont quelques progrès à leurs actifs, là où d'autres comme l'Afrique du Sud, la Gambie, le Ghana, le Mali, la Mauritanie, le Niger, l'Ouganda, le Sénégal et le Swaziland sont également sur la bonne voie. En revanche, le rapport indique que le Kenya, le Madagascar, le Maroc et le Nigeria sont encore à la traîne. Cependant, «les progrès obtenus sur le front de la pauvreté demeurent fragiles et, avec le creusement des inégalités, les carences des institutions et une vulnérabilité persistante aux chocs, ils pourraient être annihilés dans certains pays», explique-t-on auprès de la BAD. En partie liées au changement climatique, ces difficultés découlent aussi de l'instabilité économique, politique et sociale, qu'il s'agisse de l'insécurité alimentaire, de la perte des moyens de subsistance ou de la dégradation des conditions sociales. La BAD prend l'exemple de la région des Grands lacs, de la Corne de l'Afrique, de l'Afrique du Nord ou encore du Sahel, qui ont notamment été en proie à des tensions démographiques, écologiques, sécuritaires et politiques complexes et interdépendantes. Revenus, santé et éducation Le rapport de la BAD observe également des améliorations significatives sur les volets des revenus, de l'éducation et de la santé. D'après les économistes de l'organisme, ces améliorations ont conforté le développement humain, comme en atteste l'IDH. «Cet indice composite – qui mesure trois dimensions (l'espérance de vie, le niveau d'instruction et la maîtrise des ressources nécessaires pour mener une vie décente) – fait apparaître une amélioration moyenne pour tous les pays africains de 1% dans les années 1980, de 0.7 % dans les années 1990 et de 1.5 % depuis les années 2000», révèle les auteurs du rapport. Les avancées réussies jusque-là par les pays africains en matière d'accès à la santé et à l'éducation restent supérieurs à ceux obtenus sur le plan du revenu par habitant, avec une progression des indices d'éducation et de santé de 1.4% entre 2005 et 2012, contre 1% pour l'indice du revenu.