Les Echos quotidien : C'est la 1re fois que vous vous produisez au Maroc. Comment est-ce que vous vous êtes retrouvée au Festival de Casablanca ? Ayo : Oui, c'est vrai, c'est la 1re fois que je me produis ici au Maroc, mais ce n'est pas la 1e fois qu'on m'invite, j'étais déjà programmée il y a deux 2 ans dans le Festival de «Jazzablanca», mais malheureusement j'étais malade et je n'ai pas pu me produire sur scène. Heureusement que je suis là aujourd'hui. J'avais vraiment envie de faire un concert au Maroc. Donc je suis ravie. De plus, je viens de faire les balances des instruments et j'ai vu que c'était un concert libre d'accès et ça c'est bien. Vous avez dernièrement sorti votre nouvel album «Billie-Eve». Il y a toute une philosophie derrière ce titre. Pouvez-vous nous en dire plus? En fait, Billie-Eve englobe toute une symbolique, c'est un jeu de mots par rapport à «Billie», qui fait référence à «to believe» c'est-à-dire croire, ce qui est une chose très importante pour moi. Tenez, par exemple, avant même de s'aimer (qui est un acte noble), il faut croire en l'amour, croire en tout. Et c'est aussi le prénom de ma fille, car quand j'enregistrais l'album, j'étais enceinte. Sur cet album, vous avez fait une reprise de «I Want You» des Jackson Five. Pourquoi ce choix ? J'ai fait la reprise de «I Want You», en hommage à Michael Jackson. Musicalement parlant, je pense que c'est le plus grand artiste que le monde ait connu et je ne crois pas que quelqu'un prendra sa relève de si tôt. Il est une sorte de Beethoven contemporain, un phénomène. Vous écrivez beaucoup, qu'est ce qui vous inspire tant ? Mon inspiration émane en premier lieu de la vie. Je ne cherche pas à trouver l'inspiration dans la musique des autres. J'écoute la vie, je vis ma vie pour pouvoir écrire de la musique, je m'inspire des gens qui sont autour de moi, de mes voyages, de Casablanca aussi... Justement, qu'est ce que Casablanca évoque pour vous ? Ce que j'apprécie à Casablanca, c'est le mouvement, la ville bourdonne et on sent qu'il y a de la vie. Votre histoire est assez incroyable. Vous êtes passée par des moments très difficiles, mais vous avez réussi à remonter la pente. Qu'est-ce que vous avez envie de dire à tous ces jeunes qui sont désespérés et à qui la vie ne sourit pas ? J'ai envie de leur dire de ne jamais arrêter de croire, parce que tout est possible. Vous savez, si quelqu'un vous dit que vous n'allez jamais y arriver ou que vous êtes un bon à rien, incapable d'être ce que vous voulez réellement être eh bien c'est un mensonge, il ne faut pas croire la sottise et surtout, ne jamais arrêter de croire. La soul music planait sur Casablanca Le Festival de Casablanca a frappé fort cette année. En tête d'affiche, on retrouve la diva allemande d'origine nigérienne Ayo qui a ensorcelé, mercredi dernier, le public casawi. Dans une ambiance lounge et détendue, Ayo a enchaîné les titres de «I'm Gonna Dance» jusqu'à «Down on my Knees», au plus grand plaisir des spectateurs, qui n'ont pas manqué de fredonner les airs de ses morceaux. Entre l'artiste et le public, le courant est passé. La soirée a été mémorable et elle restera sans doute dans les anales.