Finalement, elle est venue, grand sourire aux lèvres. Tzipi Livni s'est déplacée jeudi dernier à Tanger pour prendre part à la seconde édition des journées méditerranéennes (MEDays). La présence de l'ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères est celle qui a suscité le plus de remous au sein de la société civile. De la part d'avocats et d'ONG marocaines tout d'abord, qui ont ouvertement condamné l'invitation de celle qu'ils qualifient comme «criminelle de guerre», appelant même le tribunal de Rabat à la juger. Condamnation également de la part de l'opinion publique, puisque des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Tanger pour condamner sa présence et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Rappelons que L'Institut Amadeus, organisateur de ce forum, a essayé tant bien que mal de légitimer la présence de Tzipi Livni, en décrivant les MEDays comme «une plateforme pour un dialogue et des échanges informels». Autrement dit, chaque partie doit être représentée lors d'un débat digne de ce nom. Seulement, accorder la liberté d'expression à un politique israélien connu pour ses positions concernant la paix au Proche-Orient, que son mandat ait pris fin ou pas, reste une entreprise délicate. Les MEDays se sont clos ce samedi avec l'adoption d'une «déclaration de Tanger» qui plaide pour la solution de deux états, israélien et palestinien avec pour capitale Al Qods, un retour aux frontières de 1967 et l'arrêt immédiat de la colonisation. En somme, ces journées se terminent sur un air de déjà-vu et de promesses déjà entendues.