Le Hilux de Toyota domine, Mitsubishi se maintient avec son pick-up rival L200 et Fiat monte en force grâce au fourgon Doblo. Tel est le scénario réalisé par le trio en tête des ventes d'utilitaires légers, segment en légère baisse, mais constituant toujours 10% du marché total du neuf. En quasi-stagnation durant l'année 2013, le marché des véhicules utilitaires légers (VUL) a clôturé 2014 sur une légère baisse, soit -1,33% à précisément 12.411 unités vendues. Faut-il y voir une conséquence indirecte à une conjoncture économique défavorable ou carrément un corollaire direct aux inondations catastrophiques de novembre dernier ? Pas vraiment, le mois dernier ayant été propice à l'achat de nouveaux pick-up et fourgons (plus de 1.200 unités), signant même une forte croissance chiffrée à près de 30% par rapport à décembre 2013. En fait, s'il s'est stabilisé dans son ensemble, le marché du VUL a enregistré des performances contrastantes, faisant que certaines marques ont pu tirer leur épingle du jeu mieux que d'autres. Le pick-up, pilier du segment Sur les trois segments que compte le marché du VUL, à savoir le minibus, le fourgon (ou van) et le pick-up, c'est ce dernier qui réalise toujours le gros des ventes avec une part d'environ 45%. Si le L200 Mitsubishi avait dominé le marché en 2013, il n'a guère pu conserver son leadership l'an dernier. En effet et avec 1.733 véhicules dont 1.727 Hilux, Toyota reste numéro 1 du VUL au Maroc et cela, bien qu'il en ait vendu un peu moins qu'en 2013 (-5%). De son côté, Mitsubishi qui a terminé l'année sur une excellente performance (368 pick-up vendus), termine deuxième du segment en ne concédant à Toyota qu'une trentaine d'unités d'écart, à précisément 1.693 VUL vendus. À noter les bons chiffres réalisés par Ford et Hyundai, soit respectivement 1.348 et 1.267 VUL vendus en 2014. À l'inverse de l'importateur du géant coréen qui s'appuie fortement sur son pick-up (943 unités), celui de l'Ovale bleu ne tire pas encore totalement profit du potentiel de Ranger, livré à moins de 200 clients en 2014.Autres marques nippones présentes (et jadis actives) dans ce segment, les labels Isuzu et Nissan perdent du terrain (respectivement -16,6% et -38%), au point que la troisième marche du podium dans ce classement (marché VUL) est revenue à Fiat, non pas grâce à un pick-up, mais plutôt à des fourgons. Une catégorie de véhicules qui constitue désormais l'autre pilier solide du segment (VUL). Le fourgon prend du galon Avec 5.378 unités vendues en 2014, les fourgons (ou vans) jouent désormais à parts égales dans le segment du VUL. Une nouvelle donne dans ce segment qui résulte du dynamisme de certains acteurs. À commencer par Fiat qui, combinant les bonnes ventes du Ducato (554 unités) à la forte demande sur les versions tôlées du Doblo (près de 900 unités), totalise plus de 1.450 immatriculations et devient ainsi leader du fourgon au Maroc ! Juste derrière, Dacia a vendu plus un peu plus de 1.000 Dokker Van, soit autant de Master écoulés par Renault qui totalise plus de 1.200 VUL vendus en 2014, grâce aussi aux Trafic et Kangoo Express (version tôlée). Vient ensuite Ford, dont les ventes du fourgon Transit ne faiblissent toujours pas, approchant les 800 unités. Enfin, Peugeot, Citroën et Hyundai animent le reste de ce segment avec respectivement 411 Bipper Tepee, 182 Nemo et 151 H1 Van. Et 2015 ? Malgré le scepticisme de nos économistes et les récentes inondations ayant touché le sud rural du royaume, rien n'exclut que le marché du pick-up et des fourgons se maintienne durant cette nouvelle année. Deux facteurs devraient aider dans ce sens : d'une part, une bonne saison agricole 2014-2015 présagée par une pluviométrie abondante, puis d'autre part, la tenue d'élections locales et la mise en marche du processus de régionalisation. Le besoin en équipement est donc toujours là et cette demande fera bel et bien que les ventes de VUL devraient rester soutenues en 2015. Cela, d'autant plus que l'offre connaîtra son lot de nouveautés. Toyota et Mitsubishi, les deux champions du segment, devraient lancer leurs nouveaux modèles de pick-up, tandis que Fiat et Dacia attendront encore l'arrivée des leurs à l'horizon 2016. Du côté des minibus, c'est surtout l'expectative qui prévaut quant à l'application des nouvelles normes d'homologation. À défaut d'une sérieuse prise en compte de ce dossier de la part des pouvoirs publics, certains importateurs pourraient être plus touchés que d'autres, sans compter tout un tissu de sous-traitants que constituent les carrossiers locaux.