Centrale laitière annonce des résultats annuels en significative baisse par rapport à l'exercice 2013 et aux perspectives fixées. Néanmoins, les analystes considèrent que l'action présente un potentiel intéressant sur le long terme. Profit warning confirmé pour Centrale laitière ! Le spécialiste des produits laitiers avait annoncé, il y a quelques jours, des résultats inférieurs aux prévisions annoncées. C'est en effet une baisse de 81,3% qu'affichent les bénéfices de la société, au terme de l'année 2014. Ainsi, le Conseil d'administration proposera à l'Assemblée générale des actionnaires, prévue le 12 juin 2015, de ne pas distribuer de dividendes. Les raisons de ce repli consistent d'abord en la baisse de l'excédent brut d'exploitation courant consolidé de 35,4% à 610 MDH, principalement liée à l'inflation des différents coûts, notamment de prix du lait cru, des emballages, et des énergies. Par ailleurs, des charges fiscales exceptionnelles, liées essentiellement aux années antérieures, ont également impacté le résultat net part du groupe qui ressort à 41 MDH. Il est à noter que Centrale laitière a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 7 MMDH, en légère augmentation de 0,5% par rapport à 2013. D'après les analystes financiers contactés, cette nouvelle était pour le moins inattendue par le marché, surtout que l'entreprise devait normalement bénéficier de la baisse des cours des matières premières à l'international. D'après les mêmes analystes, les charges d'exploitation et fiscales exceptionnelles ont pu certes accentuer la baisse des résultats, mais ce fait ne peut nullement être dû à cette seule cause. Pour les analystes de CFG Group, la baisse des indicateurs financiers de Centrale laitière, notamment la marge Ebitda (Résultat avant frais financiers et impôts, résultat d'exploitation) est principalement liée à l'impact non-récurrent des investissements engagés par l'entreprise dans le but d'améliorer la qualité des produits, et mettre à niveau sa flotte de distribution et ses plateformes logistiques. Une valeur long-termiste Pour rappel, au premier semestre 2014, les ventes de Centrale laitière avaient augmenté de 2% permettant de dégager un chiffre d'affaires consolidé de 3,38 MMDH, également en hausse de 2% par rapport au premier semestre 2013. Pour sa part, l'EBE consolidé, était de l'ordre de 359 MDH en baisse de 21,9%. De même, le résultat d'exploitation n'était que de 156 MDH contre 273 MDH à la même période en 2013 (-43%). Ce repli était notamment dû à un coût d'achat plus élevé du lait cru, et d'autres matières premières consommables, telles que le beurre et les matières plastiques. D'autres dépenses liées à l'amélioration des plateformes logistiques et son système d'information ont été entrepris. Cela dit, le résultat net part du groupe a été de l'ordre de 66 MDH, en augmentation de 43% par rapport au premier semestre 2013. Notons qu'en dépit de cette légère hausse des bénéfices, le cours de la valeur Centrale laitière n'a cessé d'afficher une contreperformance depuis un an. En effet, ce dernier se situait à 1.557 DH, avant d'atteindre 1.250 DH (mardi 3 mars, en milieu de journée). Auprès du marché, les analystes expliquent cela par le fait que Centrale laitière n'est pas une valeur liquide, puisque cette dernière n'est cotée que durant les multi-fixing, ce qui limite l'échange de cette dernière. Ainsi, les analystes préconisent de garder la valeur pour le long terme, d'autant que le secteur agroalimentaire, est considéré comme un secteur «refuge». En d'autres termes, il fait partie des secteurs qui subissent le moins l'impact de la conjoncture. Perspectives prometteuses Côté perspectives, d'après les analystes de CFG Group, Centrale laitière devrait bénéficier, à partir de 2015, de l'ensemble des efforts déployés depuis 2013 et son rachat effectif par Danone, qui est actionnaire à hauteur de 68,72%, en vue de mettre à niveau ses plateformes industrielles et logistiques et optimiser sa gamme de produits. Si ces investissements se sont traduits, au cours des 2 dernières années, par une baisse significative de la rentabilité du groupe en raison du poids important de ces charges à caractère non-récurrent, Centrale laitière devrait entrer, à partir de 2015, dans une phase de re-normalisation de ses marges opérationnelles, tout en disposant des bases nécessaires pour continuer à soutenir une croissance saine de ses activités, et consolider, sa position sur le marché laitier marocain.