L'économie togolaise poursuit ses performances dans un contexte de recrudescence des investissements publics et privés dans les infrastructures. Malgré sa dépendance du financement extérieur, l'économie togolaise enregistre, ces dernières années, des taux de croissance très encourageants. Après avoir fait bondir son PIB de 5,6% en 2014, le Togo pourrait améliorer son taux de croissance à 5,7% en 2015. Cependant, et à l'instar de la plupart des pays africains, il faut bien faire le distinguo entre taux de croissance et niveau de développement. À en croire les indicateurs de Coface, «l'activité sera soutenue par les investissements publics et privés et par le secteur primaire, essentiellement avec la production et l'exportation de phosphate et de ciment». En outre, l'économie devrait tirer profit de son activité portuaire et aéroportuaire en pleine expansion avec la construction d'une nouvelle darse (+54,2% de transit entre 2013 et 2014), qui a déjà permis en 2014 de dynamiser la production industrielle (surtout le BTP) et les services. Ces derniers sont également stimulés depuis l'installation de la fibre optique en 2012. Aussi, le secteur minier et industriel devra poursuivre sa progression grâce à l'investissement public et à l'octroi de nouvelles licences d'exploitation minière (phosphate et or), voire de la découverte d'hydrocarbures avec un permis d'exploration pour la compagnie italienne ENI. Mauvaises récoltes Cependant, l'agriculture, qui représente 41% du PIB et 75% de la population active mais qui reste peu productive, a enregistré une croissance modérée, du fait de mauvaises récoltes (-4% dans la production de céréales et -14% pour les tubercules). Les résultats de ce secteur seront fortement dépendants des conditions climatiques en 2015. Même si le pays n'est actuellement pas touché par Ebola, son activité économique pourrait être menacée en cas de propagation rapide du virus. Une mauvaise météo est susceptible d'affecter les récoltes agricoles, ce qui pourrait amener à une hausse des prix des produits alimentaires et donc alimenter des tensions inflationnistes. Forces et faiblesses Pour les investisseurs, les atouts du Togo sont assez nombreux : quatrième producteur mondial de phosphate, les trafics portuaire et aéroportuaire sont en nette hausse, dans un contexte de réformes structurelles en cours (finances publiques, système bancaire, secteurs des phosphates et du coton), doublées de la poursuite de l'investissement public et privé dans les infrastructures. À l'opposé, les fortes tensions sociopolitiques dans ce pays à l'environnement déficient des affaires figurent parmi ses points faibles. À cela, il faut ajouter les forts taux de pauvreté et de chômage, accentués par un secteur agricole peu productif et le sous-investissement en matière d'éducation et de santé publique.