Si aux Etats-Unis, le numérique est souvent qualifié de virtuel, synonyme d'intangible, de non-physique, en français ce terme fait plutôt penser à conceptuel, irréel. Delà à penser que la valorisation impressionnante des géants d'Internet, tels que Facebook et Google, qui à eux deux pèsent plus de la moitié de la capitalisation boursière du CAC 40 (942 milliards d'euros), n'est que le résultat d'une bulle, il n'y a qu'un pas, souvent franchi. Et pourtant leur business est on ne peut plus simple, réel et extrêmement profitable : proposer des services et du contenu sur PC et mobiles gratuits, attractifs, utiles, conviviaux et...addictifs. Or contrairement aux médias qui doivent investir pour créer du contenu, les sociétés Internet s'appuient sur celui créé par d'autres : les utilisateurs (Facebook, Google YouTube) ou les réalisateurs de sites Web (Google Search, Google News). Ensuite, les administrateurs de Facebook et Google connaissent bien mieux ce qui intéresse les consommateurs qu'une chaîne de télévision ou une radio et peuvent donc «monétiser» leur audience auprès des annonceurs.