Deux conflits sociaux se poursuivent à l'hôtel Tivoli et au Palais des roses. Les licenciements qualifiés d'abusifs de la part du syndicat et sous motif grave du côté des directions sont autant de facteurs qui ont contribué à cette situation. Le dialogue n'interviendra qu'après le déclenchement du différent au niveau de la Commission préfectorale d'enquête. Ce n'était qu'une question de temps avant que les tensions sociales reviennent une nouvelles fois sur le devant de la scène à Agadir. À l'hôtel Tivoli comme au Palais des roses, des différents ont dégénéré en conflits individuels ou collectifs, ce qui a entraîné des licenciements avec un effet immédiat dans ces deux établissements classés 4 étoiles pour motif grave de la part de la direction desdits hôtels et qualifiés d'abusifs du côté des instances syndicales. Quelle est la facture socioéconomique de ces litiges à l'échelon de la destination ? Difficile à ce stade d'avancer des chiffres puisque le dialogue n'intervient généralement qu'après le déclenchement du conflit au niveau de la Commission préfectorale d'enquête et de la conciliation d'Agadir Ida-Outanane, qui règle les conflits non résolus au niveau de l'inspection du travail. À l'hôtel Tivoli, qui a fait récemment l'objet d'un redressement judiciaire, le secrétaire général du bureau syndical et le délégué du personnel affiliés à la Confédération démocratique du travail (CDT) viennent de recevoir des notifications de licenciement pour faute grave. Pourtant, le Plan de continuation s'était engagé pour la sauvegarde des emplois après la cession des actions restantes du capital de la société immobilière Tivoli au CIH, qui est actuellement le détenteur du capital et de la concession de la gestion au groupe espagnol Blue Sea Hotels depuis plus d'une année. Si pour l'employeur, les deux salariés ont été licenciés en raison de l'attaque de l'image de marque du gestionnaire et la divulgation d'un secret professionnel après un écrit destiné à la wilaya, pour revendiquer la situation de l'établissement, ou encore un malentendu avec le directeur-adjoint, le syndicat représenté sur les lieux estime, quant à lui, que le fond du problème demeure l'appartenance syndicale, notamment l'intention de renouveler le bureau syndical en plus de revendications d'ordre social telles que l'annulation de la part de la direction d'une convention avec une société d'octroi de crédits et des doléances afférentes à la rénovation de l'établissement. S'ajoute à cela le non respect de la démarche prescrite dans les articles 459 et 457 du Code du travail, qui stipulent l'approbation de l'agent chargé de l'inspection du travail en cas de licenciement du délégué des salariés et représentant syndical. Au-delà des arguments avancés par les uns et les autres, force est de constater que c'est toute l'image de la destination qui est à chaque fois déstabilisée, en plus des répercussions socioéconomiques sur les familles touchées. À l'hôtel «Palais des roses», cette fois-ci, le constat est le même. Le mouvement de grève dure depuis trois mois devant cet établissement situé en front de mer géré par le groupe Dallah Al Baraka, après le licenciement de deux employés suite à une visite d'une commission d'hygiène. En attendant une solution à ce nouveau conflit collectif, le syndicat affilié à la CDT estime qu'il a fait des renoncements pour la reprise du travail, tandis que l'aval de la direction de Dallah Al Baraka se fait toujours attendre. En parallèle, des réunions se sont enchaînées dans le cadre de la Commission préfectorale d'enquête et de conciliation d'Agadir Ida-Outanane pour une réconciliation totale.Toutefois, d'autres points sont toujours en suspens. Par ailleurs, d'autres franchises de restauration n'ont pas été épargnées par ce fléau. Actuellement, la situation reste toujours précaire et met essentiellement en péril plusieurs établissements qui souffrent déjà de crises financières ou de gestion. Selon Abdallah Lagbouri, secrétaire général du Syndicat national des employés des hôtels, affilié à la CDT : «Les conventions collectives, censées instaurer la paix sociale au niveau du secteur touristique en général et la destination d'Agadir en particulier sont toujours en suspens».