Le trafic global a été de plus de 22 millions de tonnes en 2014, enregistrant ainsi une hausse de 25% par rapport à l'année précédente. La capacité de stockage des produits hydrocarbures connaît une évolution exponentielle. Le trafic global au port de Jorf Lasfar a été de 22,2 millions de tonnes, affichant ainsi une augmentation de l'ordre de 25% en 2014 par rapport à une année auparavant, durant laquelle il a été de 17,8 millions de tonnes. Le nombre total des navires ayant transité par le port a atteint 1.200 contre 1.140 l'année précédente, pour une jauge brute globale de plus de 15 millions de tonnes. «Il faut préciser que les bateaux accostant à Jorf Lasfar sont de plus en plus grands, avec des tonnages plus importants», déclare Ahmed Atmani, directeur régional atlantique-centre et directeur de port Jorf Lasfar. Le trafic du port de Jorf Lasfar représente actuellement 26% du trafic total (national). «Mais en 2015, nous devrions dépasser et de loin le port de Casablanca» est-il ajouté. Pour sa part, le trafic à l'export a atteint 7,1 millions de tonnes en 2014 alors que les importations ont tourné autour de 15 millions de tonnes. Les exportations ont concerné notamment les engrais et l'acide phosphorique de l'OCP à destination de l'Amérique latine, l'Europe, l'Asie et l'Afrique, et le klinker des cimentiers marocains, représentant autour de 900.000 tonnes. S'agissant des importations, elles ont principalement concerné le soufre solide pour l'OCP, les produits hydrocarbures et GPL ainsi que le coke de pétrole pour les cimenteries, la ferraille pour Sonasid et le charbon pour la centrale thermique JLEC Taqa. Concernant la société Mass Céréales, elle a renforcé ses importations pour atteindre 1,44 million de tonnes de céréales en 2014 contre 832.000 tonnes en 2013, affichant ainsi une augmentation de l'ordre de 73%. Le trafic des hydrocarbures a grimpé de façon exponentielle au port de Jorf Lasfar. Le secteur affiche ainsi une courbe ascendante, et les importations d'hydrocarbures vont encore s'améliorer puisque de nouvelles sociétés opérant dans le secteur installent de nouveaux dépôts de stockage. D'autres entreprises renforcent leurs capacités de stockage tout autour du site. Avant 2014, la capacité de stockage à Jorf Lasfar était de 105.000 tonnes. «Actuellement, cette capacité atteint 400.000 tonnes et atteindra 600.000 tonnes à courte échéance avec la construction, actuellement, de nouveaux sites de stockage», indique Atmani. Projet d'un nouveau port gazier De nouvelles sociétés pétrolières s'installent dans la zone avec la construction de nouvelles cuvettes, à l'instar de Winxo (Ex-CMH). Pour sa part, la société Inov Pétrole a construit 5 cuvettes pour le gasoil d'une capacité totale de 86.300 m3 et 2 autres cuvettes pour le super sans plomb de 10.000 m3. Le projet de GPL Somacost est, lui, en cours de validation pour l'aménagement de 2 réservoirs sphériques de 14.000 m3 pour le stockage du butane, en plus d'un troisième pour le propane (2.500 m3) et de 6 bacs pour le gasoil et le super. De son côté, la SEJ (Société d'entreposage Jorf, un partenariat entre Total et Afriquia) a entamé son projet d'extension de ses dépôts d'hydrocarbures en deux phases pour atteindre à terme une capacité totale de stockage de l'ordre de 255.000 m3. «Cette dernière deviendra de ce fait la plus importante infrastructure du genre au Maroc». Différentes sociétés sont déjà opérationnelles à Jorf Lasfar, à commencer par la société Petromin qui dispose de dépôts d'une capacité de plus de 80.000 tonnes, sachant que les sociétés Total, Afriquia et Lasfar Gaz sont déjà opérationnelles sur le site. Il faut dire qu'avec tous les projets en cours de réalisation, Jorf Lasfar est en train de devenir une importante plateforme d'importation de cette ressource énergétique. L'ANP a dédié, à ce titre, deux quais du port Jorf Lasfar à ce secteur. Le quai 8 a été concédé à Marsa Maroc, qui assure sa gestion et son exploitation, tandis que le traitement du quai pétrolier 9 a été concédé à une société privée. L'entrée en service des deux terminaux pétroliers de Jorf Lasfar vise à répondre aux besoins énergétiques grandissants de la région, qui est devenue le centre de l'industrie lourde du pays. Les gros projets s'enchaînent et les activités s'intensifient autour du port de Jorf Lasfar. Mais il n'y a «aucune crainte de saturation puisque ces infrastructures ont l'avantage d'être largement extensibles», indique le directeur de l'ANP. En projet aussi, un nouveau port gazier au nord du port actuel comprenant 5 postes de gaz liquéfié (GPL), comme annoncé récemment par le ministre de l'Energie. Par ailleurs, des études ont été lancées pour le transfert du port de pêche, «ce qui va impliquer de nouveaux réaménagements à l'intérieur du port Jorf Lasfar». D'autres études d'envergure ont aussi été lancées pour le prolongement de la jetée principale du port et d'autres ouvrages portuaires. L'augmentation de l'activité du secteur fait craindre des retombées négatives sans la mise en place d'un système efficace de management environnemental. Pour les observateurs, il est peut-être temps d'activer le Groupement d'intérêt économique (GIE) de Jorf Lasfar, impliquant la communauté portuaire. Pour rappel, un partenariat a été établi entre la province d'El Jadida et cinq opérateurs (l'OCP, l'Agence nationale des ports (ANP), Jorf Lasfar Energy Company (JLEC), la société nationale de sidérurgie et Medz). L'objectif est de mutualiser les efforts pour, d'une part, améliorer les conditions de mise en œuvre des activités économiques liées à ce pôle industriel et d'autre part œuvrer au développement harmonieux et intégré de la région. Ce partenariat prévoit la valorisation et la préservation du site de Jorf Lasfar et la protection de l'environnement du site.