Les marques marocaines peinent encore à s'approprier une identité qui leur permettra de rayonner à l'international. Le premier colloque sur les marques d'aujourd'hui, a porté sur la réflexion de bâtir un label Maroc pour pouvoir conquérir tous les marchés. Il est temps de passer à la vitesse supérieure et d'exploiter toutes les potentialités intangibles dont jouit le Maroc. Cette conclusion a fait l'unanimité des experts qui ont pris part au premier colloque, initié par la maison d'édition «Langage du Sud» en collaboration avec le groupement des annonceurs du Maroc (GAM), sous le thème «Bâtir des marques puissantes aujourd'hui au Maroc». Pour Mounir Jazouli, président du GAM, cette implication s'inscrit dans le cadre de la vision du groupement des annonceurs pour les marques marocaines, qui consiste à les accompagner pour se développer sur le marché local ainsi que pour rayonner à l'international. Il a également exprimé le souhait que cette manifestation puisse être le déclencheur d'une prise de conscience de la part des différentes parties prenantes concernant l'importance des marques dans le développement de l'économie nationale. Son objectif étant d'initier une dynamique et des chantiers pour favoriser l'éclosion des marques marocaines. Pour illustrer le modèle international, Jean-Noël Kapferer, un expert international et auteur de plusieurs ouvrages, a insisté sur la nécessité pour une marque, de se prémunir et de se construire une identité qui reflète les valeurs de ladite marque. «Une marque rassure par sa notoriété et sa qualité perçues par des valeurs, une personnalité et des produits, fidélise par son prix et son expérience et crée des fans par son idéal», souligne-t-il. Ainsi, l'évaluation de la marque s'impose et pour mieux cerner son développement, une évaluation financière s'avère également nécessaire. De son côté, Monique El Grichi, directrice générale de l'agence conseil en communication Mosaik, le Maroc dispose actuellement de marques puissantes notamment dans le secteur bancaire, les télécommunications ou encore l'agroalimentaire. Ayant adopté une politique économique ouverte, le royaume a permis à des marques étrangères de pénétrer le marché et malgré la concurrence, ces marques marocaines ont résisté au rouleau compresseur international. El Grichi a également mis en avant le fait que le Maroc dispose sur l'échiquier mondial, contrairement à d'autres pays émergents, de marques assez fortes. Elle a ajouté que chaque marque a besoin d'instaurer un discours cohérent pour éviter toute dissonance, ce qui pourrait éventuellement nuire à son image. Quant à la marque «Maroc» ou le «Made in Morocco», les intervenants ont mis l'accent sur le renforcement de l'attractivité du Maroc et la consolidation de sa présence sur la cène internationale, qui restent tributaires de la création de marques marocaines susceptibles d'apporter une grande plus-value identitaire car aujourd'hui les marques marocaines disposent des effets intangibles qui leurs permettent de se démarquer de par les atouts culturels de notre pays et sa diversité. Ainsi, les intervenants ont été unanimes sur la nécessité de créer et de développer le label Maroc. Il est impératif de standardiser et d'organiser la gestion de la marque au Maroc, selon Thami Ghorfi, membre du Conseil économique, social et environnemental, qui a estimé que la mise en œuvre de la marque Maroc aura deux avantages essentiels : développer la fierté en interne et amener les Marocains à apprécier le «made in Morocco». Même son de cloche chez la créatrice textile Soumiya Jalal Mikou, qui affirme que la créativité est un levier de développement, ajoutant que le Maroc peut se distinguer par la créativité de ses génies, qui contribuent au rayonnement de l'image du pays.